Julius Evola a écrit ce texte dans le contexte des années 30-40, et certaines idées apparaîtront comme datées, voire choquantes -- mais il faut voir que dans le cadre général de la pensée «fasciste» de l'époque, Evola était plutôt modéré (par exemple il a toujours été très critique vis-à-vis du racisme biologique des nationaux-socialistes) et se plaçait aussi sur un plan plus élevé, mythique et spirituel. Dans la brochure dont est extrait le texte qui suit, Evola utilise souvent les mots «raciste» ou «racisme» : il faut bien saisir que ces deux mots n'avaient absolument pas le sens négatif, haineux, qu'ils ont aujourd'hui. A l'époque, le mot «racisme» avait plutôt une signification positive, celle de défense de la race (pas seulement chez les Blancs, d'ailleurs), sans impliquer nécessairement la haine des autres races, et s'appliquait à toutes les recherches qui pouvaient être menées dans ce domaine. C'est évidemment dans ce sens que ce mot est utilisé par Evola (on utiliserait aujourd'hui le mot «racialiste»).
5. -- Race et nation.
Il n'existe pas de raciste, même extrémiste, qui ne soit prêt à reconnaître que des expressions telles que «race italienne», «race allemande», «race anglo-saxonne» et même «race hébraïque» sont scientifiquement incorrectes car, en ce domaine, il convient au contraire de parler de peuples ou de nations, sachant pertinemment qu'à notre époque aucun peuple et aucune nation ne peuvent prétendre correspondre à une race unique, pure et homogène. Nous le démontrerons bientôt en faisant valoir qu'aujourd'hui, quand on parle de race, on ne recourt plus aux grandes catégories générales de l'anthropologie d'hier (laquelle se contentait de parler de races blanche, noire, rouge, jaune, etc.), mais on se réfère à des unités ethniques plus individualisées et plus originelles que, d'une certaine manière, l'on pourrait comparer aux corps simples (ou «éléments») qui sont les données de base de la chimie dans son étude des composés. Les nations et les peuples seraient, par conséquent, des composés -- plus ou moins stables et homogènes -- de tels éléments. C'est ainsi que pour Deniker, par exemple, le mot «race» se réfère à un ensemble de caractéristiques que l'on rencontrait à l'origine chez un ensemble d'individus mais qui, aujourd'hui, sont éparpillées dans des proportions variables en ces divers groupes ethniques que sont précisément les peuples et les nations modernes -- groupes qui se distinguent les uns des autres principalement par la langue, le mode de vie, les moeurs, etc.
Quels sont alors les rapports qui subsistent entre l'idée nationale et l'idée raciale ?
Où réside l'élément prépondérant : dans la nation ou dans la race? Si délicat qu'il soit, ce problème doit être abordé, car si en la matière, notre position venait à manquer de clarté, il serait impossible de pénétrer le sens et le bien-fondé de tous les aspects pratiques et «opérationnels» du racisme, et notamment du racisme sélectif. Tout comme les peuples, les nations sont des synthèses. On peut concéder que les éléments qui figurent dans une telle synthèse ne sont pas uniquement raciaux lorsque l'on conçoit la race comme une entité purement ethnique et anthropo-biologique. Mais cette conception-là n'est pas la nôtre. Pour nous, la race est une entité qui se manifeste aussi bien dans le corps que dans l'esprit. Les différentes formes de la culture, de l'art, de la religion, de l'éthique, etc., sont des manifestations de la «race de l'âme» et «de l'esprit». C'est ainsi que les éléments non ethniques et non anthropologiques qui permettent de définir une nation peuvent eux aussi devenir l'objet des recherches «racistes».
A présent, il convient de dire quelques mots à propos des conséquences du métissage. Relevons tout d'abord que, lorsque des races hétérogènes se mêlent, le résultat n'est pas seulement (ou n'est pas toujours) la dénaturation, chez leurs descendants, des traits caractéristiques propres aux types purs correspondants. En fait, on observe une hybridité beaucoup plus grave quand à ses effets, c'est-à-dire une descendance chez qui, à la «race du corps» d'un type donné ne correspondent plus la «race de l'âme» ni la «race de l'esprit» qui, de façon normale, devraient y correspondre et auxquelles, à l'origine, elle était liée : une dysharmonie et, souvent même, un déchirement intérieur en découlent nécessairement.
En second lieu, il est nécessaire de s'arrêter sur la généralisation de deux concepts propres à la théorie de Mendel concernant l'hérédité des croisements : ceux de «dominant» et de «récessif». Dans un croisement, il peut arriver que, chez les descendants, durant une ou plusieurs générations, viennent à prédominer seulement les caractéristiques de l'un des deux types, au point de faire naître l'illusion qu'aucun mélange, qu'aucun abâtardissement ou hybridisme n'a eu lieu. Ce n'est que simple apparence. Les «phénogènes», c'est-à-dire les potentialités héréditaires (y compris celles de l'autre type), se transmettent et agissent chez les descendants, mais sous une forme latente ; elles sont, pour ainsi dire, «en embuscade», du fait que, pendant un cycle donné, seule a prédominé l'influence des «phénogènes» propres au premier type. Mais à un moment ou à un autre, elles réapparaîtront, elles s'affirmeront de manière visible et détermineront une forme correspondante. Ce sont ces caractéristiques latentes qui définissent la qualité «récessive» par opposition à l'autre, dite «dominante».
Tandis que, dans le domaine strictement biologique et dans celui des espèces naturelles -- végétales et animales -- la fonction «récessive» et la fonction «dominante» sont, dans leur alternance, soumises à des lois objectives et impersonnelles, leur application aux races humaines fait à nouveau intervenir le facteur spirituel. Une qualité reste «dominante» lors de croisements qui restent cantonnés dans certaines limites : tant que subsiste une certaine tension, une certaine présence à soi-même, pour ainsi dire, de la race. Quand cette tension diminue, la qualité «dominante» cesse d'être telle et des influences externes -- que, jusqu'ici, celle-ci obligeait à demeurer «récessives», c'est-à-dire présentes uniquement de façon latente -- se manifestent à leur tour.
Une fois précisées ces notions élémentaires en matière de doctrine de la race, on peut affronter le problème des rapports existant entre race et «nation», entre race et «peuple». Nous avons dit que les nations comme les peuples sont, aujourd'hui, à rigoureusement parler, des entités ethniques mixtes qui, sous leur forme actuelle, procèdent de diverses vicissitudes historiques. Les unes et les autres sont des points de jonction non seulement de diverses «races du corps», mais aussi de diverses «races de l'esprit», lesquelles constituent le substrat plus profondément enfoui d'éléments de civilisations et d'influences culturelles variés. Le point de vue qui prévalait à l'ère démocratique était, en ce qui concerne les nations, d'ordre historiciste et agnostique : on évitait le problème de la genèse et de la formation des nations en acceptant celles-ci comme des «faits accomplis» d'une communauté donnée et l'on s'évertuait simplement à maintenir selon un certain équilibre les diverses forces qui agissaient en son sein, souvent même de façon contradictoire.
Avec le racisme et, simultanément, [avec] les nouveaux concepts d'Etat et de nation définis par le fascisme, le point de vue est tout autre. Le problème des origines ne peut plus être éludé dans la mesure où l'on reconnaît que la ligne de conduite politique ne peut être un «système d'équilibre», mais la ferme direction de l'Etat et de la nation par une élite, par un noyau représentant l'élément le plus valable et le plus digne par rapport à n'importe quel autre -- au point qu'il est souhaitable que ce soit lui qui donne son empreinte au tout. C'est alors que le problème de la formation des nations exige qu'on le replace dans un cadre bien différent de l'ancien, et non plus simplement historiciste. A l'origine de toute véritable tradition nationale, on voit une race relativement pure et homogène -- du moins en tant que race dominatrice vis-à- vis d'autres races qui lui sont soumises. On constate aussi qu'au cours des siècles, cette race originelle a traversé des vicissitudes dramatiques et parfois même tragiques ; qu'il y a eu des époques et des civilisations où elle a perdu de sa vigueur, où des influences étrangères ont fini par faire partie des unités politico-sociales créées par elle, où les lois naturelles de la race furent bafouées, où, dans le domaine des créations culturelles et spirituelles, un métissage se manifesta du fait qu'avaient été accueillis des éléments propres à d'autres races -- lesquels parvinrent à faire en sorte que ce qui avait jusque-là conservé un caractère «dominant» ne persistait plus que sous une forme étouffée, «récessive». Par ailleurs, on constate également des résurgences sporadiques de la race et de la tradition originelles, leur tendance à se maintenir malgré tout, à s'affranchir ou à se réaffirmer, à donner lieu de nouveau à des formes et à des créations fidèles à leur nature propre.
C'est conformément à cette nouvelle façon de voir que doit être écrite et enseignée toute notre «histoire nationale», non pas en vue d'une connaissance abstraite ou de stériles récriminations, mais bien de promouvoir des décisions d'ordre intérieur et une formation de la volonté bien précises. Il faut, par conséquent, s'imprégner de cette idée que, dans le composé «nation», a existé et existe toujours une «race supérieure». Tout ce qui, venant de l'extérieur, de races différentes, s'ajoute à la tradition nationale née de cette race-là, n'a eu et n'aura, en principe, une valeur positive que dans l'exacte mesure où les origines raciales dont ceci procède sont similaires et lorsque prévalent des conditions grâce auxquelles le noyau originel peut maintenir, avant tout dans le domaine spirituel, sa qualité «dominante». Si tel n'est pas le cas, ce qui s'est ajouté est toujours quelque chose d'inutile, de paralysant ou même de dissolvant. En ce qui concerne l'avenir, si l'on doit évidemment tendre à maintenir la cohésion et l'intégrité de la synthèse correspondant à un peuple donné, il faut aussi être conscient du danger consistant, pour le reste, à «laisser faire l'histoire». Il faut au contraire agir afin que la partie racialement la plus valable incluse dans la nation se conserve et même se développe au long des générations futures et qu'inversement, les composantes les moins valables (ou simplement secondaires) ne prennent de l'extension et ne se renforcent au point de prévaloir.
C'est dans les diverses vicissitudes et dans les diverses époques des «histoires nationales» qu'un œil averti devra précisément s'habituer à reconnaître les aspects cachés, y compris sur le plan racial, à découvrir l'alternance d'influences d'éléments qui, de «récessifs» deviennent «dominants» (et vice versa) et dont procèdent des périodes ou des cycles qui ne sont nullement les étapes d'un processus homogène et continu, mais des symptômes et des manifestations de l'une ou de l'autre de ces composantes qui, par croisement, se sont associées au cours de l'histoire.
De ce point de vue, la «race» -- en tant que «race éminente» -- signifie sans nul doute bien plus que la simple «nation» : c'est l'élément dirigeant et formateur de la nation et de sa civilisation dominante. Et ceci est parfaitement conforme à l'idée fasciste. Le fascisme -- divergeant en cela du national-socialisme et le dépassant -- se refuse, en fait, à concevoir la «nation» en dehors de l'Etat. Pour le fascisme, c'est l'Etat qui donne forme et conscience à la nation. Mais l'Etat, à son tour, n'est pas une entité abstraite et impersonnelle : selon l'idée fasciste, l'Etat est lui aussi l'instrument d'une élite politique, des meilleurs éléments de la «nation». Avec le racisme, on fait un pas de plus en avant : cette élite est destinée à reprendre le flambeau de la race et de sa tradition la plus haute, présentes dans le composé national. Et lorsque Mussolini disait, en 1923 : «Rome est toujours, comme demain et dans les siècles à venir, le puissant cœur de notre race ; c'est le symbole impérissable de notre vitalité», il indiquait déjà sans équivoque la direction d'une décision inéluctable : la race idéale de la nation italienne, c'est la race de Rome, c'est celle qu'à juste titre nous avions qualifiée d'«aryo-romaine».
Rappelons également ce que disait Mussolini, toujours en 1923, en s'adressant à l'élite fasciste : «Vous représentez réellement le prodige de cette vieille et merveilleuse race qui, certes, connut des heures sombres, mais jamais les ténèbres du déclin. Si elle apparut par moments éclipsée, ce fut toujours pour renaître avec plus de clarté encore». Tout ceci correspond très exactement à ce que, il y a peu, nous avons exposé en termes de «racisme» en évoquant la persistance héréditaire de la race primordiale et des vicissitudes nées de l'alternance des formes «dominantes» et «récessives» au cours du développement des histoires «nationales».
8. -- Race et esprit.
Nous avons dit que, dans le cadre de la conception «totalitaire» du racisme fasciste, la race ne se réduit pas à une simple entité biologique. L'être humain n'est pas seulement corps, il est aussi âme et esprit. Mais l'anthropologie scientiste, ou bien partait d'une conception matérialiste de l'être humain, ou bien, tout en reconnaissant la réalité de principes et de forces non matérielles chez l'homme, se contentait néanmoins de poser le problème de la race dans le cadre du corps.
Même dans de nombreuses formes de racisme contemporain, les positions quant aux rapports existant entre la race, le corps et l'esprit manquent de clarté : qui plus est, on y relève parfois de dangereuses déviations dont, évidemment, les adversaires du racisme ne manquent pas de tirer tout le parti possible. De notre point de vue, il faut prendre clairement position contre un racisme qui considérerait toute faculté spirituelle et toute valeur humaine comme le simple effet de la race au sens biologique du terme et qui opérerait de la sorte une consternante réduction du supérieur à l'inférieur -- plus ou moins selon la démarche propre au darwinisme et à la psychanalyse. Mais, parallèlement, il convient de prendre aussi position contre ceux qui mettent à profit le point de vue d'un racisme cantonné aux problèmes anthropologiques, génétiques et biologiques pour soutenir que, certes, la race existe, mais qu'elle n'a rien à voir avec les problèmes, les valeurs et les activités proprement spirituelles et culturelles de l'homme.
Notre position, en affirmant que la race existe aussi bien dans le corps que dans l'esprit, dépasse ces deux points de vue. La race est une forme profonde qui se manifeste tout autant dans le domaine corporel (race du corps) que dans le domaine animico-spirituel (race intérieure, race de l'esprit). Au sens complet du mot, la pureté de race existe lorsque ces deux manifestations coïncident, c'est-à-dire lorsque la race du corps est conforme à la race de l'esprit, ou race interne, et apte à la servir en tant qu'organe d'expression le plus adéquat.
On ne manquera pas de relever l'aspect révolutionnaire d'un tel point de vue. L'affirmation selon laquelle existe une race de l'âme et de l'esprit va à contre-courant du mythe égalitaire et universaliste, y compris sur le plan culturel et éthique ; elle fait mordre la poussière à la conception rationaliste qui affirme la «neutralité» des valeurs ; elle consiste finalement à affirmer le principe et la valeur de la différence, y compris sur le plan spirituel. C'est toute une nouvelle méthodologie qui en découle. Auparavant, en face d'une philosophie donnée, on se demandait si elle était «vraie» ou «fausse» ; en face d'une morale donnée, on la sommait de préciser les notions de «bien» ou de «mal». Eh bien, du point de vue de la mentalité raciste, tout ceci apparaît comme dépassé : celle-ci ne se pose pas le problème de savoir ce qu'est le bien ou le mal, elle se demande pour quelle race une conception donnée peut être vraie, pour quelle race une norme donnée peut être valable et «bonne». On peut en dire autant des formes juridiques, des critères esthétiques et même des systèmes de connaissance de la nature. Une «vérité», une valeur ou un critère qui, pour une race donnée, peut s'avérer valable et salutaire, peut ne pas l'être du tout pour une autre, mais conduire au contraire, une fois acceptée par elle, à une dénaturation et à une distorsion. Telles sont les conséquences révolutionnaires dans le domaine de la culture, des arts, de la pensée, de la sociologie, et qui dérivent de la théorie des races de l'âme et de l'esprit, par-delà celles du corps -- en d'autres termes, pour user de la terminologie adoptée par nous dans d'autres ouvrages, dérivées du racisme «au second et au troisième degré», par-delà celui «au premier degré».
Cependant, il convient de préciser : d'une part, les limites du point de vue exposé ici et, d'autre part, la distinction qu'il faut faire entre race de l'âme et race de l'esprit. La race de l'âme concerne tout ce qui est forme de caractère, sensibilité, inclination naturelle, «style» d'action et de réaction, attitude en face de ses propres expériences. Ici, nous sommes dans le domaine de la psychologie et de la typologie, cette science des types qui s'est développée sous la forme du racisme typologique (ou typologie raciste), discipline à laquelle L.F. Clauss a donné le nom de psycho-anthropologie. De ce point de vue, la définition de la race est celle que nous avons déjà évoquée : «un groupe humain défini non par le fait qu'il possède telles ou telles caractéristiques psychiques et corporelles, mais par le style qui se manifeste à travers elles».
On constate immédiatement la différence qui sépare la conception purement psychologique de la conception raciste, laquelle cherche à aller plus avant. Ce que la psychologie définit et étudie, ce sont certaines dispositions et certaines facultés in abstracto. A leur tour, certains racistes ont cherché à répartir ces dispositions parmi les diverses races. De son côté, le racisme au second degré, ou psycho-anthropologie, comme on l'appelle, procède de façon différente. Celui-ci soutient que toutes ces dispositions, bien que de façon différente, sont présentes dans les différentes races : mais, en chacune d'elles, elles ont une signification et une «fonction» différentes. C'est ainsi qu'il ne soutiendra pas, par exemple, qu'une race a comme caractéristique l'héroïsme et une autre inversement, l'esprit mercantile. Dans toutes les races humaines, on trouve des hommes ayant des dispositions pour l'héroïsme ou l'esprit mercantile. Mais, si ces dispositions sont présentes en lui, l'homme d'une race donnée les manifestera conformément à cette race, se distinguant ainsi d'un homme de race différente qui, en exerçant ces activités ou ces dispositions, fera preuve d'un «style» différent. C'est ainsi qu'il y a différentes façons, conditionnées par la race interne, d'être un héros, un chercheur, un marchand, un ascète, etc. Le sentiment de l'honneur, tel qu'il apparaît, par exemple, chez l'homme de race nordique, n'est pas le même que chez l'homme «occidental» ou le Levantin. On pourrait en dire autant de la fidélité, et ainsi de suite.
Tout ceci, donc, afin de préciser la signification du concept de «race de l'âme». Celui de «race de l'esprit» s'en distingue parce qu'il concerne non plus les différents types de réaction de l'homme en face du milieu et les contenus de l'expérience normale de tous les jours, mais ses différentes attitudes vis-à-vis du monde spirituel, supra-humain et divin, tel qu'il se manifeste sous la forme propre aux systèmes spéculatifs, aux mythes et aux symboles comme à la diversité de l'expérience religieuse elle-même. Il existe également, en ce domaine, des «invariants», ou dénominateurs communs, si l'on veut, des similitudes d'inspiration et d'attitude qui reconduisent précisément à une cause interne différenciatrice -- laquelle est précisément la «race de l'esprit».
Ici toutefois, il convient de considérer jusqu'où peut aller la norme raciste de la «différence» et du déterminisme des valeurs de la race. Ce déterminisme est réel et décisif, même dans le domaine des manifestations spirituelles, lorsqu'il s'agit des créations propres à un type «humaniste» de civilisation, c'est-à-dire de civilisations où l'homme s'est barré toute possibilité d'un contact effectif avec le monde de la transcendance, a perdu toute véritable compréhension des connaissances relatives à un tel monde et propres à une tradition vraiment digne de ce nom. Lorsque, cependant, tel n'est pas le cas, lorsqu'il s'agit de civilisations vraiment traditionnelles, l'efficience des «races de l'esprit» elle-même n'outrepasse pas certaines limites : elle ne concerne pas le contenu, mais uniquement les diverses formes d'expression qui, chez un peuple ou chez un autre, en un cycle de civilisation ou un autre, ont assumé des expériences et des connaissances identiques et objectives en leur essence, parce qu'elles se référaient effectivement à un plan supra-humain.
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