Guillaume Faye est un des principaux promoteurs de l’idéologie racialo-identitaire qui fait florès chez des régionalistes pressés de dissoudre la nation dans la posologie mortelle concoctée par les maîtres mondialistes.
Il y a quelques années, je m’étais rendu, en observateur, aux deux « forums de l’identité » qui s’étaient tenus à Paris et à Versailles. Ne connaissant pas bien la mouvance « identitaire », mais ayant entendu parler de Guillaume Faye qui défrayait alors la chronique, dans les milieux d’extrême droite, je me décidais d’aller l’entendre, puisqu’il devait tenir une conférence.
Je n’avais alors rien lu de Faye, non par désintérêt, mais simplement parce que l’engouement qu’il suscitait me paraissait superficiel. Ou bien ses lecteurs l’admiraient pour des raisons mal expliquées (par eux), ou alors son discours était caricatural. Dans l’ignorance où j’étais – et puisque je n’allais pas aux réunions de « Terre et Peuple » – je décidais de voir et entendre.
Le spectacle fut surprenant… Dans un costume coloré, l’orateur vociféra – littéralement – dans le micro pendant une heure. La frénésie du ton, le caractère outrancier de l’attitude, des mimiques avaient quelque chose d’irréel. Comme si j’assistais à une performance d’acteur ou à un one-man-show. La forme était tellement clinquante qu’elle occultait complètement le contenu, d’ailleurs très mince, si mince au point de paraître inexistant. Il était question d’immigrés que l’on allait rejeter à la mer sur des bateaux, bateaux qui eux-mêmes pourraient bien se retrouver au fond de l’eau (pourquoi ?), des Blancs qui étaient supérieurs aux Noirs, etc. Etais-je venu écouter une conférence politique ou bien un simple exercice vocal, où les mots se réduisent à des sons ?
Je concluais que tout cela n’était pas très sérieux, et qu’il s’agissait bien d’un pur spectacle, ou d’un jeu entre l’orateur et son public. Du genre : je m’amuse à jouer au petit Führer, vous vous amusez à y croire, et on passe tous un bon moment. Tel était bien le cas, puisque Faye continua par la suite à donner ses conférences (auxquelles je n’assistais plus), et je m’en réjouis car personne ne doit (ou ne devrait) être empêché de s’exprimer.
Un détail aussi m’avait frappé, lorsque la parole fut donné au public. Un spectateur (c’est le mot qui convient) lui reproche courtoisement quelque chose ; je ne me rappelle plus quoi, mais peu importe, car ce qui compte c’est le ton, la manière. Et je vois alors Faye réagir au quart de tour, dans un accès de violence verbale inouïe. Complètement disproportionné face à la critique. Et sans aucune nécessité, sinon pour la frime.
Depuis les défunts forums de l’identité, j’ai décidé de lire au moins un livre de Faye. Et de me renseigner pour savoir quel est son « meilleur » ; plusieurs personnes me recommandent chaudement « L’Archéofuturisme ». Tu vas voir, me dit-on, c’est génial. C’est géant.
Voici ce que j’y ai découvert.
Dans « L’Archéofuturisme », Faye décrit une société à double face, comme l’île du même nom dans une aventure de Guy L’Eclair. En bas, les archaïques, dont les chefs seraient guénoniens, en haut les futuristes ou les nietzschéens. Pourquoi nietzschéens ? Le lecteur moyen de Faye n’ayant pas forcément lu Nietzsche (pas le temps, il lit Faye), pensera qu’il s’agit d’une vague « volonté de puissance ». Il va en rester là. Mais de quel Nietzsche s’agit-il ? Un Nietzsche de pacotille, sans doute, car Faye n’a rien d’un philosophe ; mais encore…
Dans la thèse de Yirmiyahu Yovel, « Les Juifs selon Hegel et Nietzsche », Yovel considère que la pensée nietzschéenne de l’immanence absolue rejoint paradoxalement la transcendance qu’il condamne. Boutang l’avait déjà dit ; Nietzsche était chrétien sans le savoir. Mais comme il conspue le christianisme qu’il assimile à un nihilisme où de fausses valeurs se substituent à la volonté de puissance, on pourrait dire aussi – selon l’expression entendue – qu’il serait « judéo-dionysiaque », comme le montrerait son admiration pour quelques grandes figures de la diaspora. L’expression est paradoxale en ce qu’elle suppose l’exercice de la puissance et non du seul pouvoir. Or, exercer un pouvoir – même immense - n’implique pas une puissance correspondante. Pourquoi ? Simplement parce que la puissance consomme de l’énergie et que donc la puissance se consume elle-même dans son exercice. Elle accepte le jeu de la mort, de sa propre mort. C’est le destin exemplaire de la Grèce et qui fait sa grandeur. Par contre un peuple esclave du ressentiment est incapable de cette grandeur, avec comme corollaire sa survivance indéfinie. Il est toujours là comme enkysté.
Avec ses pseudo nietzschéens, Faye met en images un mot hybride, une greffe sémantique. Les maîtres « judéo-dionysiaques » de la société archéofuturiste donnent par leur pouvoir l’illusion de la vie et de la puissance, comme s’ils étaient capables - le temps venu - de disparaître. En réalité, leurs réalisations éphémères sont un écran de fumée. Ils s’auto-pétrifient dans le seul but de ne pas mourir, ce qui est une forme d’acharnement thérapeutique. Et une imposture. Mais nous comprenons aussi pourquoi l’hybris techno-scientiste et international de l’élite futuriste ressemble diablement à l’hyperclasse de Jacques Attali.
« On verra se dessiner le projet de mêler homme et animal en vies-outils adaptées aux exigences technologiques, capables de travailler dans des milieux particuliers, de ramper, d’évoluer dans le feu –ou les radiations, voire dans l’espace. Et on s’en glorifiera : l’homme, dira-t-on, doit se transformer pour rester adapté à l’environnement qu’il transforme. Il sera, expliquera-t-on, moins coûteux pour l’homme de s’adapter à cet environnement que de restaurer un environnement adapté à ce qu’il est encore » [Attali ; Dictionnaire du XXIe siècle, p. 68]
« Les naissances artificielles en incubateur, les robots biotroniques intelligents et « parasensibles », quasi-humains, les chimères (synthèse homme-animal dont le brevet a été déposé au Etats-Unis), les manipulats ou « hommes transgéniques », les nouveaux organes artificiels décuplant les facultés, la création de surdoués ou de super-résistants par eugénisme biologique positif, les clonages etc., tout cela risque d’ébranler les facultés la vieille conception égalitaire et sacrale de l’être humain. » [Faye ; Archéofuturisme, p. 107]
« Il deviendra licite d’avoir, avec un « clonimage », toutes les relations sexuelles interdites à un être humain. On autorisera même aux amateurs des relations avec des clonimages de mineurs si l’on peut s’assurer que cela ne requiert ni ne suppose la participation d’aucun enfant réel (…). Onanisme et nomadisme. Onanomadisme. » [Attali ; Dictionnaire du XXIe siècle, p. 118]
Attali est d’ailleurs une référence pour Faye qui le mentionne plusieurs fois. Même goût pour la science-fiction bas de gamme (alors qu’il y en a d’excellente), même fascination pour une minorité qui se constitue en caste et développe à son seul profit le règne du marché (y compris du sexe et de la drogue). Faye n’a rien d’un révolutionnaire malgré ses postures. Il veut au contraire maintenir la société actuelle avec ses hypocrisies, ses privilèges, ses dérives eugénistes. En accentuer les défauts et les vices, jusqu’au point de rupture (la guerre civile fantasmée) tant désiré.
Avec ses archaïques de carnaval, Faye ne réalise pas un seul instant qu’une société traditionnelle pourrait très bien s’accommoder de la techno-science. Ou est l’incompatibilité ? Il confond les futurs chrétiens de la reconquête rurale avec les Amish. Enfin, pour faire guénonien, il ajoute une touche ésotérique (très mode) dans la transmission initiatique de la connaissance scientifique. Mais en quoi la production de monstres dignes du docteur Lerne relève –t-elle d’un savoir et d’une tradition primordiale ? Veut-il dire que le futurisme serait l’ésotérisme de l’archaïsme ? La réponse est qu’il n’en sait rien lui-même et qu’il s’en moque. Le discours de Faye est hétéroclite, décadent, ambigu et déplaisant. Pour lui, les Américains – ceux qui les gouvernent – sont de simples adversaires, alors que l’islam est l’ennemi déclaré et que les barbares (comprenez les Arabes et les Noirs) sont dans nos murs. A aucun moment une réponse satisfaisante n’est donnée à la question de savoir à qui profite la situation. Alors que ce sont les mêmes qui hier ouvraient les frontières en dénonçant le racisme des petits blancs et qui aujourd’hui se font les promoteurs d’une société d’apartheid.
Le rêve du retour au fief dans le cadre d’une société néo-médiévale post-apocalyptique relève d’une contre-utopie mortifère, simple miroir grossissant, à peine déformant de nos dissociétés de plus en plus inégalitaires. Le fief sera en fait le ghetto, la tradition - du folklore. L’hyperclasse oisive, entre deux cocktails ou deux conférences sur le « devoir de mémoire » viendra le dimanche voir les derniers tradis enfermés dans le Catholik Park de Vendée, avec le mannequin de cire du vicomte dans un musée de la Vieille France. Et pour donner le frisson au troisième âge, des excursions en car blindé seront organisées sur les routes balisées du 93, où sera parquée la « Racaille » déjà si chère à notre président.
A bien y réfléchir, l’immigration de masse – après l’exploitation en usine de la première génération - aura au moins servi à quelque chose. D’une part à « noircir » les Noirs, maintenant qu’ils cessent d’être de bons nègres, pour devenir de mauvais nègres (comme l’explique Dieudonné à sa conférence de presse du 30 mai 2007). D’autre part, à faire émerger le pouvoir visible de Superblanc, soucieux de son exclusivisme. Celui qui peut parler de « racisme anti-Blanc » ouvertement dans la presse, sans craindre la vertueuse indignation ou le tribunal n’est pas n’importe qui. Ce n’est pas le pauvre petit blanc, complètement beauf. Qui est-il alors ? Le Blanc plus blanc que blanc (toujours sans tache grâce à la dernière lessive), celui qui adhère à la vision du monde de Faye. Il peut selon les cas détenir un pouvoir réel ou jouer l’idiot utile, insoumis en papier mâché, subversif au rabais.
Guy Mosjoen
Egalité et Réconciliation
Il y a quelques années, je m’étais rendu, en observateur, aux deux « forums de l’identité » qui s’étaient tenus à Paris et à Versailles. Ne connaissant pas bien la mouvance « identitaire », mais ayant entendu parler de Guillaume Faye qui défrayait alors la chronique, dans les milieux d’extrême droite, je me décidais d’aller l’entendre, puisqu’il devait tenir une conférence.
Je n’avais alors rien lu de Faye, non par désintérêt, mais simplement parce que l’engouement qu’il suscitait me paraissait superficiel. Ou bien ses lecteurs l’admiraient pour des raisons mal expliquées (par eux), ou alors son discours était caricatural. Dans l’ignorance où j’étais – et puisque je n’allais pas aux réunions de « Terre et Peuple » – je décidais de voir et entendre.
Le spectacle fut surprenant… Dans un costume coloré, l’orateur vociféra – littéralement – dans le micro pendant une heure. La frénésie du ton, le caractère outrancier de l’attitude, des mimiques avaient quelque chose d’irréel. Comme si j’assistais à une performance d’acteur ou à un one-man-show. La forme était tellement clinquante qu’elle occultait complètement le contenu, d’ailleurs très mince, si mince au point de paraître inexistant. Il était question d’immigrés que l’on allait rejeter à la mer sur des bateaux, bateaux qui eux-mêmes pourraient bien se retrouver au fond de l’eau (pourquoi ?), des Blancs qui étaient supérieurs aux Noirs, etc. Etais-je venu écouter une conférence politique ou bien un simple exercice vocal, où les mots se réduisent à des sons ?
Je concluais que tout cela n’était pas très sérieux, et qu’il s’agissait bien d’un pur spectacle, ou d’un jeu entre l’orateur et son public. Du genre : je m’amuse à jouer au petit Führer, vous vous amusez à y croire, et on passe tous un bon moment. Tel était bien le cas, puisque Faye continua par la suite à donner ses conférences (auxquelles je n’assistais plus), et je m’en réjouis car personne ne doit (ou ne devrait) être empêché de s’exprimer.
Un détail aussi m’avait frappé, lorsque la parole fut donné au public. Un spectateur (c’est le mot qui convient) lui reproche courtoisement quelque chose ; je ne me rappelle plus quoi, mais peu importe, car ce qui compte c’est le ton, la manière. Et je vois alors Faye réagir au quart de tour, dans un accès de violence verbale inouïe. Complètement disproportionné face à la critique. Et sans aucune nécessité, sinon pour la frime.
Depuis les défunts forums de l’identité, j’ai décidé de lire au moins un livre de Faye. Et de me renseigner pour savoir quel est son « meilleur » ; plusieurs personnes me recommandent chaudement « L’Archéofuturisme ». Tu vas voir, me dit-on, c’est génial. C’est géant.
Voici ce que j’y ai découvert.
Dans « L’Archéofuturisme », Faye décrit une société à double face, comme l’île du même nom dans une aventure de Guy L’Eclair. En bas, les archaïques, dont les chefs seraient guénoniens, en haut les futuristes ou les nietzschéens. Pourquoi nietzschéens ? Le lecteur moyen de Faye n’ayant pas forcément lu Nietzsche (pas le temps, il lit Faye), pensera qu’il s’agit d’une vague « volonté de puissance ». Il va en rester là. Mais de quel Nietzsche s’agit-il ? Un Nietzsche de pacotille, sans doute, car Faye n’a rien d’un philosophe ; mais encore…
Dans la thèse de Yirmiyahu Yovel, « Les Juifs selon Hegel et Nietzsche », Yovel considère que la pensée nietzschéenne de l’immanence absolue rejoint paradoxalement la transcendance qu’il condamne. Boutang l’avait déjà dit ; Nietzsche était chrétien sans le savoir. Mais comme il conspue le christianisme qu’il assimile à un nihilisme où de fausses valeurs se substituent à la volonté de puissance, on pourrait dire aussi – selon l’expression entendue – qu’il serait « judéo-dionysiaque », comme le montrerait son admiration pour quelques grandes figures de la diaspora. L’expression est paradoxale en ce qu’elle suppose l’exercice de la puissance et non du seul pouvoir. Or, exercer un pouvoir – même immense - n’implique pas une puissance correspondante. Pourquoi ? Simplement parce que la puissance consomme de l’énergie et que donc la puissance se consume elle-même dans son exercice. Elle accepte le jeu de la mort, de sa propre mort. C’est le destin exemplaire de la Grèce et qui fait sa grandeur. Par contre un peuple esclave du ressentiment est incapable de cette grandeur, avec comme corollaire sa survivance indéfinie. Il est toujours là comme enkysté.
Avec ses pseudo nietzschéens, Faye met en images un mot hybride, une greffe sémantique. Les maîtres « judéo-dionysiaques » de la société archéofuturiste donnent par leur pouvoir l’illusion de la vie et de la puissance, comme s’ils étaient capables - le temps venu - de disparaître. En réalité, leurs réalisations éphémères sont un écran de fumée. Ils s’auto-pétrifient dans le seul but de ne pas mourir, ce qui est une forme d’acharnement thérapeutique. Et une imposture. Mais nous comprenons aussi pourquoi l’hybris techno-scientiste et international de l’élite futuriste ressemble diablement à l’hyperclasse de Jacques Attali.
« On verra se dessiner le projet de mêler homme et animal en vies-outils adaptées aux exigences technologiques, capables de travailler dans des milieux particuliers, de ramper, d’évoluer dans le feu –ou les radiations, voire dans l’espace. Et on s’en glorifiera : l’homme, dira-t-on, doit se transformer pour rester adapté à l’environnement qu’il transforme. Il sera, expliquera-t-on, moins coûteux pour l’homme de s’adapter à cet environnement que de restaurer un environnement adapté à ce qu’il est encore » [Attali ; Dictionnaire du XXIe siècle, p. 68]
« Les naissances artificielles en incubateur, les robots biotroniques intelligents et « parasensibles », quasi-humains, les chimères (synthèse homme-animal dont le brevet a été déposé au Etats-Unis), les manipulats ou « hommes transgéniques », les nouveaux organes artificiels décuplant les facultés, la création de surdoués ou de super-résistants par eugénisme biologique positif, les clonages etc., tout cela risque d’ébranler les facultés la vieille conception égalitaire et sacrale de l’être humain. » [Faye ; Archéofuturisme, p. 107]
« Il deviendra licite d’avoir, avec un « clonimage », toutes les relations sexuelles interdites à un être humain. On autorisera même aux amateurs des relations avec des clonimages de mineurs si l’on peut s’assurer que cela ne requiert ni ne suppose la participation d’aucun enfant réel (…). Onanisme et nomadisme. Onanomadisme. » [Attali ; Dictionnaire du XXIe siècle, p. 118]
Attali est d’ailleurs une référence pour Faye qui le mentionne plusieurs fois. Même goût pour la science-fiction bas de gamme (alors qu’il y en a d’excellente), même fascination pour une minorité qui se constitue en caste et développe à son seul profit le règne du marché (y compris du sexe et de la drogue). Faye n’a rien d’un révolutionnaire malgré ses postures. Il veut au contraire maintenir la société actuelle avec ses hypocrisies, ses privilèges, ses dérives eugénistes. En accentuer les défauts et les vices, jusqu’au point de rupture (la guerre civile fantasmée) tant désiré.
Avec ses archaïques de carnaval, Faye ne réalise pas un seul instant qu’une société traditionnelle pourrait très bien s’accommoder de la techno-science. Ou est l’incompatibilité ? Il confond les futurs chrétiens de la reconquête rurale avec les Amish. Enfin, pour faire guénonien, il ajoute une touche ésotérique (très mode) dans la transmission initiatique de la connaissance scientifique. Mais en quoi la production de monstres dignes du docteur Lerne relève –t-elle d’un savoir et d’une tradition primordiale ? Veut-il dire que le futurisme serait l’ésotérisme de l’archaïsme ? La réponse est qu’il n’en sait rien lui-même et qu’il s’en moque. Le discours de Faye est hétéroclite, décadent, ambigu et déplaisant. Pour lui, les Américains – ceux qui les gouvernent – sont de simples adversaires, alors que l’islam est l’ennemi déclaré et que les barbares (comprenez les Arabes et les Noirs) sont dans nos murs. A aucun moment une réponse satisfaisante n’est donnée à la question de savoir à qui profite la situation. Alors que ce sont les mêmes qui hier ouvraient les frontières en dénonçant le racisme des petits blancs et qui aujourd’hui se font les promoteurs d’une société d’apartheid.
Le rêve du retour au fief dans le cadre d’une société néo-médiévale post-apocalyptique relève d’une contre-utopie mortifère, simple miroir grossissant, à peine déformant de nos dissociétés de plus en plus inégalitaires. Le fief sera en fait le ghetto, la tradition - du folklore. L’hyperclasse oisive, entre deux cocktails ou deux conférences sur le « devoir de mémoire » viendra le dimanche voir les derniers tradis enfermés dans le Catholik Park de Vendée, avec le mannequin de cire du vicomte dans un musée de la Vieille France. Et pour donner le frisson au troisième âge, des excursions en car blindé seront organisées sur les routes balisées du 93, où sera parquée la « Racaille » déjà si chère à notre président.
A bien y réfléchir, l’immigration de masse – après l’exploitation en usine de la première génération - aura au moins servi à quelque chose. D’une part à « noircir » les Noirs, maintenant qu’ils cessent d’être de bons nègres, pour devenir de mauvais nègres (comme l’explique Dieudonné à sa conférence de presse du 30 mai 2007). D’autre part, à faire émerger le pouvoir visible de Superblanc, soucieux de son exclusivisme. Celui qui peut parler de « racisme anti-Blanc » ouvertement dans la presse, sans craindre la vertueuse indignation ou le tribunal n’est pas n’importe qui. Ce n’est pas le pauvre petit blanc, complètement beauf. Qui est-il alors ? Le Blanc plus blanc que blanc (toujours sans tache grâce à la dernière lessive), celui qui adhère à la vision du monde de Faye. Il peut selon les cas détenir un pouvoir réel ou jouer l’idiot utile, insoumis en papier mâché, subversif au rabais.
Guy Mosjoen
Egalité et Réconciliation
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire