mercredi 15 décembre 2010

Guerre entre les Karens et les Birmans : les Black Forces défendent Dooplaya


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Missions de Popoli
Le vice-président de l’Union Nationale Karen, David Thackarbaw a sommé le gouvernement birman de retirer ses troupes des zones traditionnellement contrôlées par l’armée Karen. « Autrement – a déclaré le vice-président – nos volontaires reprendront les attaques contre les unités présentent dans le district de Dooplaya. Vos soldats continueront à mourir. »
L’offensive birmane a été stoppée il y a quelques jours, après que les guerriers de la KNLA et de la DKBA eurent bloqué les voies d’accès des renforts en troupes et en matériel des forces birmanes stationnées à Wha Lay, ville paysanne occupée depuis quelques semaines.
Le 2 décembre, des combats intenses eurent lieu à Phaluu, village situé à 40 km au sud de Maesot. Les Birmans ont subi de lourdes pertes mais le bilan exact est difficile à établir. Six soldats Karens furent capturés.
L’offensive birmane a provoqué la fuite de 20 000 civils vers la frontière Thaïlandaise. C’est l’exil le plus massif qu’ait connu la région depuis 21 ans.
Les Black Forces, forces spéciales commandées par le colonel Nerdah Mya, ont repris quelques villages occupés. Avec eux se trouvent les infirmiers Karens de la Comunità Solidarista Popoli. Ils viennent en aide aux guerriers Karens blessés et surtout portent assistance aux civils libérés de ces villages.
L’Union Nationale Karen a lancé un message clair au régime : « gardez vos soldats dans vos casernes, retournez à Myawaddy, laissez nos villages en paix ».
La junte ne semble pas prête à négocier malgré la pression en faveur d’une réconciliation nationale de la part des dissidents birmans et des organisations internationales.
Au même moment, dans les villages qui vont bientôt subir de nouvelles attaques des Birmans (1500 soldats viennent d’arriver avec pour mission de faire plier Dooplaya), la vie continue dans une apparente normalité.
Les paysans continuent à travailler dans leurs champs sous la protection des soldats de la KNLA. Les enfants aident leurs parents pour rentrer la récolte et nettoyer les arachides, une des principales sources de revenu de cette région.
« Nous faisons tout notre possible pour résister – explique Nerdah Mya lors d’une pause pendant une réunion avec ses officiers et les chefs de villages. – Si nous réussissons à tenir les Birmans en dehors du district, pour notre peuple, l’année 2011 sera heureuse. »
A Dooplaya, ces derniers jours, de nombreuses familles de combattants de la 5ème brigade de la DKBA sont arrivées. Depuis le 9 novembre, ils ont rejoint la résistance patriotique. Les Birmans ont bombardé et brûlé leurs maisons pour les punir de cette trahison alors que les hommes étaient en train de se battre contre l’avancée des soldats de Rangoon. Les femmes et les enfants, laissés sans protection, n’ont eu d’autre choix que de fuir dans la jungle pour aller se réfugier dans les villages contrôlés par l’Union Nationale Karen. C’est impressionnant de voir avec quelle gentillesse, ces gens furent accueillis dans les familles de Dooplaya alors qu’il y a quelques semaines ils étaient ennemis.
« La chose importante est l’union de tous les Karens sous la bannière d’une cause commune – observe Nerdah Mya, qui a été infatigable dans ses tentatives de rapprochement avec la DKBA. – Pour nous tous, c’est un moment de fête, malgré les graves menaces qui pèsent, car nous avons retrouvés nos frères ».
La mission de Popoli ces derniers jours (la 4ème de l’année 2010) a pour but de coordonner le travail des infirmiers Karens, d’apporter médicament et matériel de premier soin et d’acheter et distribuer de la nourriture et des couvertures aux réfugiés qui arrivent.
La Comunità est aussi en train d’agrandir l’historique clinique de Boe Way Hta en construisant de nouveaux bâtiments qui comprendront une infirmerie, des cuisines et des logements pour les infirmiers.
Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation.

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