
Dans un coin de la pièce, Massimo avait ôté son vieux blouson maculé de traces de colle et l’enfouissait dans son sac, le remplaçant par une élégante veste cintrée.
Intriqué, l’un de ses camarades lui lança, goguenard :
- « Et alors, Massimo, tu vas finir la nuit en boîte de nuit ou quoi ? »
Massimo haussa les épaules avec dédain en répondant :
- « Je rentre chez moi, mais j’ai dit à mes parents que j’allais à une fête…ils ne veulent pas que je fasse de politique… ils disent que 16 ans, c’est trop jeune… »
- « Trop jeune pour faire de la politique mais pas pour aller à des fêtes où la drogue et l’alcool circulent librement…. » maugréa Giuseppe, le responsable de la sortie collage du jour.
- « Hé oui, c’est comme ça… » soupira Massimo en haussant à nouveau les épaules.
Le groupe se taisait maintenant, interloqué par l’étrange inversion des valeurs d’une société qui pousse ses fils à se déguiser en noctambules pour cacher qu’ils sont des militants.
Le silence fut brusquement interrompu par un tonitruant « Bon, allez les gars, bonne nuit et à demain, même heure, même punition ! » qui dissipa immédiatement la légère mélancolie qui s’était installée un instant dans la pièce.
Zentropa
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