jeudi 24 février 2011

Un jour, ils paieront...

"Cette injustice que vous nous avez faite, nous ne devons pas la prendre un jour à notre compte, nous ne devons pas nous la promettre comme une revanche et en assumer pour l’avenir la souillure et le fardeau. Et nos morts qui sont morts par amour de notre pays ne nous ont laissé qu’un message qui est l’amour de notre pays. Et pour eux, à cause d’eux, pour honorer leur souvenir, nous ne nous éloignerons pas du travail et de la vie. À cause d’eux, nous essaierons d’être modérés et d’être justes, à cause d’eux, et pour qu’il soit écrit dans l’avenir que vous avez tué des hommes justes qui ne vous voulaient point de mal. Nous savons ce que c’est qu’une guerre civile, et nous essayerons de nous éviter et de vous éviter les souffrances d’une guerre civile. Nous savons qu’il y a des tâches plus urgentes et plus graves que de porter des fardeaux de haine. Nous ne refuserons pas de travailler côte à côte, comme les hommes d’un même pays, avec ceux d’entre vous qui se rétracteront de vos mensonges et qui répudieront sincèrement vos crimes.
Vous le voyez, ceci n’est pas un réquisitoire. C’est une préface nécessaire à toute réconciliation vraie. Mais il vous appartient à vous et à vous seuls de dire le mot qui ouvre les portes de la nuit. Il faut que vous brisiez vous-mêmes la prison de votre mensonge. Nous ne pouvons pas le faire à votre place."
Maurice Bardèche, 1947.

Zentropa

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