samedi 26 mars 2011

Les patrons rejettent les initiatives de la gauche sur les salaires

Les patrons ne veulent pas d'une obligation de verser un salaire minimum ni d'un plafonnement des plus hautes rémunérations. L'Union patronale suisse (UPS) rejette par conséquent les initiatives lancées en ce sens par la gauche et les syndicats.

Concrètement, l'UPS s'oppose à l'initiative sur les salaires minimaux lancée par l'Union syndicale suisse et qui prévoit d'ancrer dans la loi un revenu minimal de 4000 francs par mois, comme elle l'a indiqué vendredi devant la presse à Berne. L'organisation faîtière dénonce un montant "nettement supérieur" à celui versé dans des pays européens comparables.

Minimum vital 

L'UPS craint également l'ampleur des changements qu'apporterait l'initiative. Une hausse de salaire pourrait concerner "400'000 salariés, soit 10% de la population active". Une intervention "si poussée" aurait un impact négatif sur l'emploi, relève l'UPS, qui met aussi en garde contre de possibles délocalisations des entreprises.

Le lien établi par les initiants entre salaire et minimum vital est aussi remis en question par l'UPS. "Chaque salaire ne suffit peut-être pas à assurer entièrement les besoins existentiels. (...) Selon les cas, un salaire considéré comme suffisant pour une personne seule ne le sera pas pour une famille", a indiqué son vice-président Wolfgang Martz.

Lorsque le salaire ne permet pas de couvrir tous les besoins, l'aide sociale comble le manque financier, relève l'UPS. "Un 'revenu minimum garanti' existe donc bel et bien chez nous".

Plafonnement 

A l'autre bout de l'échelle salariale, l'UPS s'oppose aussi à l'initiative "1:12" des Jeunes socialistes. Le texte demande que dans une entreprise le salaire le plus haut ne dépasse pas un montant 12 fois plus élevé que le salaire le plus bas.

"Rien ne justifie une telle intrusion dans la politique salariale des entreprises, même pas les salaires exagérés de certains hauts dirigeants", s'est insurgé M. Martz. Cela irait à l'encontre de la flexibilité en matière d'emploi, qui fait le succès de la Suisse sur le plan international, a-t-il ajouté.

Swissinfo

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