mardi 17 mai 2011

Le cas DSK : Imagine…




Imagine,
Que le PS ait été à gauche : il aurait brutalement pris conscience qu'une bonne partie de ses membres soutenaient un individu douteux, instable et atteint de pathologie sexuelle, dangereux, assez violent, par ailleurs assez vulgaire, vouant un culte à l'argent, au luxe tapageur, au m'as-tu-vu, et, somme toute, très méprisant pour les pauvres. Il aurait fait un parallèle avec Sarkozy, et aurait poussé un soupir de soulagement en pensant que ce type aurait pu devenir le président de la république française. En même temps, le parti aurait versé une larme sur les souffrances de la victime, de cette immigrée africaine qui a été traitée comme une esclave par le Seigneur de la finance.
Que DSK ait pu s'échapper, et atterrir à Roissy, ou, pourquoi pas, à Tel Aviv. C'aurait été très difficile, voire impossible de l'en déloger. Il aurait fait donner toute la clique (dont nous entendons en ce moment les jérémiades et les clameurs d'indignation), le réseau, les connivences.
Que la plainte ait été déposée en France. Au mieux pour lui, l'affaire aurait été étouffée, ou bien elle aurait traîné pendant dix ou quinze ans, pendant que le parquet atténuait les charges (comme cela s'est passé avec celle de la MNEF). De toute façon, les médias auraient été pour lui, et, en France, c'est la loi du Roi.
Que la France s'aperçoive que les milieux financiers internationaux ont un pouvoir exorbitant. La lueur portée sur DSK aurait l'avantage d'éclairer son vrai bilan, qui n'est pas positif, comme tentent de nous le faire croire les médias. C'est ce type qui a enjoint les Espagnols à reculer l'âge de la retraite, à réduire leurs salaires, qui a toujours prôné une politique économique libérale, liée aux grands intérêts financiers etc. Une politique populaire, comme l'on voit.
Que la justice française soit vraiment indépendante. Certes, on a le droit et le devoir de critiquer les USA, qui mènent une politique internationale agressive et dominatrice. Cependant, il faut reconnaître les qualités du pays, quand elles existent. Bien sûr, il paraît que la réforme de la justice en France va s'inspirer de cette justice américaine. Cependant, la grosse différence, c'est que les juges américains sont élus par les citoyens, ce qui leur permet d'être indépendants, et que les juges français sont complètement dans la main, sinon à la botte, du pouvoir politique, notamment par le biais du parquet. Je n'ai pas confiance dans la justice de mon pays. Le sort des puissants qui ont été "jugés" ici parle de lui-même. Qui a été vraiment condamné ? Et si cela a été le cas, qui n'a pas bénéficié d'un traitement spécial ?
On peut toujours imaginer !

Claude Bourrinet

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