
Zentropa est plus qu’un site internet (http://zentropa.info), c’est un laboratoire d’idées important des années 2010. Le cadre d’une révolution culturelle qui est loin d’être finie…
RIVAROL : Dans quel contexte s’est constitué la communauté zentropiste ? Son origine et ses premiers pas ?
Zentropa : Comme beaucoup de belles aventures, Zentropa est avant tout une affaire d’amitié. « Trois amis dans un café, un nouveau souffle de liberté » comme le chante Hôtel Stella dans le titre qu’ils ont eu l’amitié de nous consacrer dans leur dernier album. La communauté Zentropa est née de la rencontre d’une poignée de militants aux profils et aux parcours très différents mais tous désireux de dépasser les étroitesses groupusculaires et les impasses électoralistes pour construire un projet métapolitique au service d’une « communauté d’esprit et de valeurs » indifférente aux querelles de chapelles, aux aigreurs passées et aux ambitions personnelles.
R. : Une utilisation particulièrement intelligente d’internet a joué un rôle important dans votre réussite. Comment jugez-vous ce moyen de diffusion ?
Zentropa : Malgré les velléités institutionnelles de censurer et de contrôler ce media, internet reste assez largement le “far-west”, on y trouve le pire et le meilleur. Un peu comme dans les mouvances politiques radicales ! Faire le tri dans cet océan chaotique pour tenter d’offrir les éléments les plus intéressants et les plus pertinents à l’attention des militants est d’ailleurs l’une des missions de Zentropa. Le net est incontestablement un extraordinaire outil de recherche, de communication et de diffusion mais à la condition de rester un outil et de ne pas devenir une fin en soi, un monde clos. L’enfermement virtuel est l’une des impasses les plus mortifères de notre modernité finissante. C’est pourquoi, même si internet est notre principale vitrine, Zentropa n’est pas « un site internet », c’est une “communauté”, avec ses concerts, ses conférences, ses voyages, ses dîners, ses mariages… etc.
R. : Zentropa a révolutionné les esprits des militants de notre mouvance. Comment définissez-vous les idées et le style que vous mettez en avant ?
Zentropa : C’est un grand compliment que vous nous faites là et qui nous oblige à un grand degré d’exigence. Nous pensons que les apports principaux de Zentropa sont le refus des oeillières idéologiques, une volonté constante de “proposition”, un esprit positif, un souci esthétique prégnant dans toutes nos productions et un état d’esprit général que l’on pourrait qualifier de « rock’n roll ». Plutôt première ligne que dernier carré, la terminologie d’archéofuturisme correspond assez bien à notre démarche… L’une de nos originalités est peut-être aussi d’avoir placé « l’amour » au coeur de nos préoccupations et de nos motivations. C’est en effet l’amour, et non la haine, la nostalgie ou la rancoeur, qui motive nos actes et nos pensées au quotidien. Amour des nôtres, de notre culture, de notre histoire, de nos aînés, du futur que nous voulons construire…
R. : Quelles furent les sources idéologiques et culturelles de la synthèse réalisée par votre équipe ?
Zentropa : La multiplication des sources est notre source principale. Toutes les citer serait donc laborieux et imparfait… S’il fallait vraiment en mettre plus particulièrement certaines en exergue, nous pourrions évoquer le catholicisme social, la révolution conservatrice, le fascisme italien, et pour la période plus contemporaine, toutes les critiques de la technique et du libéralisme productiviste, de Gunther Anders à Jean-Claude Michéa…
R. : Mis à jour quotidiennement et offrant un panorama quasiment complet des activités politiques et culturelles en Europe, comment arrivez-vous à fonctionner ?
Zentropa : En travaillant beaucoup. C’est la base. Et c’est parfois un peu perdu de vue par les militants… Rien ne se crée par miracle. La créativité, le talent, le “génie”, les facilités, les bonnes idées, les astuces, le “buzz”, c’est très bien… mais le travail et l’obstination sont les fondements de tout. Ensuite nous avons peu à peu noué des relations de camaraderie et d’amitié un peu partout en Europe qui nous permettent aussi d’être tenus au courant des activités et productions culturelles ou politiques d’un peu partout sur notre Vieux Continent.
R. : Un de vos textes déclare qu’« au-delà des étiquettes, tout ce qui va dans le sens de la diffusion de nos idées, de notre combat pour la diversité du monde, la justice sociale, l’ordre et la méritocratie doit être soutenu, sans cautèle ni arrières-pensées ». L’ouverture à toute les sensibilités de la mouvance n’est-elle pas un défi ?
Zentropa : Un défi peut-être mais une nécessité certainement. Il faut être très malhonnête pour ne pas admettre qu’il y a de bons militants et des hommes droits et “carrés” dans à peu près toutes les structures existantes et il est donc tragique et imbécile de s’interdire de travailler avec eux au nom de l’étiquette qu’ils portent. Le coeur, l’esprit et les valeurs nous semblent transcender très largement les programmes politiciens sur lesquels on peut toujours être en désaccord. Les combats que nous menons sont trop gigantesques pour se priver de la moindre bonne volonté… Pour résumer, nous sommes plus sensibles aux « types d’hommes » qu’aux arguties doctrinales…
R. : Certains membres de votre clan vivent en Italie et participent au mouvement né autour de la mythique Casapound. Pouvez-vous nous donner vos impressions de ce projet ?
Zentropa : Casapound est une expérience politique de premier plan et d’une très grande richesse à de nombreux points de vue (culturel, social, humain, organisationnel…). C’est un laboratoire d’idées mises en action qui rompt avec la plupart des impasses et des errements qui ont mené « nos milieux » à un état quasi-végétatif de simple témoignage. Il ne s’agit évidemment pas d’idéaliser ou d’idolâtrer ce modèle mais de saisir toute l’originalité et la pertinence de cette aventure qui montre à tous qu’il est possible de construire des alternatives concrètes de grande envergure.
R. : Pensez-vous que nous sommes en train de voir naître une « nouvelle culture militante », partout en Europe, sous l’influence italienne ?
Zentropa : Sous “inspiration” italienne serait sans doute un terme plus indiqué… Il est vrai que le foisonnement culturel et politique de la mouvance italienne, la multiplication des actions de Casapound et son esthétique séduisent partout en Europe, et c’est bien normal car Casapound est sans doute le premier exemple d’une véritable contre-culture globale, positive et conquérante. Mais il n’y a pas d’avenir dans l’imitation. Si Casapound peut évidemment servir de référent, d’aiguillon et de source de motivation, c’est au travers des différents génies nationaux et régionaux et en fonction des situations et réalités locales très diverses que cet exemple doit être utilisé.
R. : Zentropa s’affiche « 100 % racines, 0 % racisme ». Pour vous, qu’est-ce que l’identité ?
Zentropa : L’identité telle que nous la concevons est le droit de chaque peuple à vivre sur son sol selon ses traditions, ses lois et ses valeurs. L’identité c’est cet héritage, non pas figé mais “souché” sur ses bases et évolutif dans ses formes, qui fonde la spécificité et l’originalité de chaque communauté humaine. L’identité est la garantie à la fois de la polyphonie (ou “diversité”) du monde et de la cohérence et de l’homogénéité interne des sociétés. L’identité c’est le socle commun qui permet à des hommes de vivre en bonne intelligence sur un même territoire et qui préserve de l’anomie et de la guerre de tous contre tous.
R. : L’aspect spirituel est primordial dans vos écrits, vivez-vous votre foi dans votre combat politique ?
Zentropa : Pour nous l’engagement politique, l’engagement au service de la Cité et du bien commun, est le prolongement logique de la foi. Celle-ci éclaire et encadre notre combat. Mais nous ne sommes aucunement prosélytes et pensons même qu’il n’y a rien de plus contre-productif que d’agiter sa croix géante ou son méga-marteau de Thor à tous bouts de champs. Que chacun vive sa foi ou sa spiritualité au quotidien, et si celle-ci est haute et sincère, elle rayonnera d’elle-même. Laissons les démonstrations et les imprécations aux pharisiens…
R. : Pour finir, que souhaitez-vous dire à nos lecteurs ?
Zentropa : Déjà les féliciter de lire et de soutenir la presse indépendante et nonconforme. Ensuite les inviter à découvrir notre travail et à ne pas hésiter à y participer ! Demain nous appartient !
Propos recueillis par Monika BERCHVOK dans Rivarol 3010.
RIVAROL : Dans quel contexte s’est constitué la communauté zentropiste ? Son origine et ses premiers pas ?
Zentropa : Comme beaucoup de belles aventures, Zentropa est avant tout une affaire d’amitié. « Trois amis dans un café, un nouveau souffle de liberté » comme le chante Hôtel Stella dans le titre qu’ils ont eu l’amitié de nous consacrer dans leur dernier album. La communauté Zentropa est née de la rencontre d’une poignée de militants aux profils et aux parcours très différents mais tous désireux de dépasser les étroitesses groupusculaires et les impasses électoralistes pour construire un projet métapolitique au service d’une « communauté d’esprit et de valeurs » indifférente aux querelles de chapelles, aux aigreurs passées et aux ambitions personnelles.
R. : Une utilisation particulièrement intelligente d’internet a joué un rôle important dans votre réussite. Comment jugez-vous ce moyen de diffusion ?
Zentropa : Malgré les velléités institutionnelles de censurer et de contrôler ce media, internet reste assez largement le “far-west”, on y trouve le pire et le meilleur. Un peu comme dans les mouvances politiques radicales ! Faire le tri dans cet océan chaotique pour tenter d’offrir les éléments les plus intéressants et les plus pertinents à l’attention des militants est d’ailleurs l’une des missions de Zentropa. Le net est incontestablement un extraordinaire outil de recherche, de communication et de diffusion mais à la condition de rester un outil et de ne pas devenir une fin en soi, un monde clos. L’enfermement virtuel est l’une des impasses les plus mortifères de notre modernité finissante. C’est pourquoi, même si internet est notre principale vitrine, Zentropa n’est pas « un site internet », c’est une “communauté”, avec ses concerts, ses conférences, ses voyages, ses dîners, ses mariages… etc.
R. : Zentropa a révolutionné les esprits des militants de notre mouvance. Comment définissez-vous les idées et le style que vous mettez en avant ?
Zentropa : C’est un grand compliment que vous nous faites là et qui nous oblige à un grand degré d’exigence. Nous pensons que les apports principaux de Zentropa sont le refus des oeillières idéologiques, une volonté constante de “proposition”, un esprit positif, un souci esthétique prégnant dans toutes nos productions et un état d’esprit général que l’on pourrait qualifier de « rock’n roll ». Plutôt première ligne que dernier carré, la terminologie d’archéofuturisme correspond assez bien à notre démarche… L’une de nos originalités est peut-être aussi d’avoir placé « l’amour » au coeur de nos préoccupations et de nos motivations. C’est en effet l’amour, et non la haine, la nostalgie ou la rancoeur, qui motive nos actes et nos pensées au quotidien. Amour des nôtres, de notre culture, de notre histoire, de nos aînés, du futur que nous voulons construire…
R. : Quelles furent les sources idéologiques et culturelles de la synthèse réalisée par votre équipe ?
Zentropa : La multiplication des sources est notre source principale. Toutes les citer serait donc laborieux et imparfait… S’il fallait vraiment en mettre plus particulièrement certaines en exergue, nous pourrions évoquer le catholicisme social, la révolution conservatrice, le fascisme italien, et pour la période plus contemporaine, toutes les critiques de la technique et du libéralisme productiviste, de Gunther Anders à Jean-Claude Michéa…
R. : Mis à jour quotidiennement et offrant un panorama quasiment complet des activités politiques et culturelles en Europe, comment arrivez-vous à fonctionner ?
Zentropa : En travaillant beaucoup. C’est la base. Et c’est parfois un peu perdu de vue par les militants… Rien ne se crée par miracle. La créativité, le talent, le “génie”, les facilités, les bonnes idées, les astuces, le “buzz”, c’est très bien… mais le travail et l’obstination sont les fondements de tout. Ensuite nous avons peu à peu noué des relations de camaraderie et d’amitié un peu partout en Europe qui nous permettent aussi d’être tenus au courant des activités et productions culturelles ou politiques d’un peu partout sur notre Vieux Continent.
R. : Un de vos textes déclare qu’« au-delà des étiquettes, tout ce qui va dans le sens de la diffusion de nos idées, de notre combat pour la diversité du monde, la justice sociale, l’ordre et la méritocratie doit être soutenu, sans cautèle ni arrières-pensées ». L’ouverture à toute les sensibilités de la mouvance n’est-elle pas un défi ?
Zentropa : Un défi peut-être mais une nécessité certainement. Il faut être très malhonnête pour ne pas admettre qu’il y a de bons militants et des hommes droits et “carrés” dans à peu près toutes les structures existantes et il est donc tragique et imbécile de s’interdire de travailler avec eux au nom de l’étiquette qu’ils portent. Le coeur, l’esprit et les valeurs nous semblent transcender très largement les programmes politiciens sur lesquels on peut toujours être en désaccord. Les combats que nous menons sont trop gigantesques pour se priver de la moindre bonne volonté… Pour résumer, nous sommes plus sensibles aux « types d’hommes » qu’aux arguties doctrinales…
R. : Certains membres de votre clan vivent en Italie et participent au mouvement né autour de la mythique Casapound. Pouvez-vous nous donner vos impressions de ce projet ?
Zentropa : Casapound est une expérience politique de premier plan et d’une très grande richesse à de nombreux points de vue (culturel, social, humain, organisationnel…). C’est un laboratoire d’idées mises en action qui rompt avec la plupart des impasses et des errements qui ont mené « nos milieux » à un état quasi-végétatif de simple témoignage. Il ne s’agit évidemment pas d’idéaliser ou d’idolâtrer ce modèle mais de saisir toute l’originalité et la pertinence de cette aventure qui montre à tous qu’il est possible de construire des alternatives concrètes de grande envergure.
R. : Pensez-vous que nous sommes en train de voir naître une « nouvelle culture militante », partout en Europe, sous l’influence italienne ?
Zentropa : Sous “inspiration” italienne serait sans doute un terme plus indiqué… Il est vrai que le foisonnement culturel et politique de la mouvance italienne, la multiplication des actions de Casapound et son esthétique séduisent partout en Europe, et c’est bien normal car Casapound est sans doute le premier exemple d’une véritable contre-culture globale, positive et conquérante. Mais il n’y a pas d’avenir dans l’imitation. Si Casapound peut évidemment servir de référent, d’aiguillon et de source de motivation, c’est au travers des différents génies nationaux et régionaux et en fonction des situations et réalités locales très diverses que cet exemple doit être utilisé.
R. : Zentropa s’affiche « 100 % racines, 0 % racisme ». Pour vous, qu’est-ce que l’identité ?
Zentropa : L’identité telle que nous la concevons est le droit de chaque peuple à vivre sur son sol selon ses traditions, ses lois et ses valeurs. L’identité c’est cet héritage, non pas figé mais “souché” sur ses bases et évolutif dans ses formes, qui fonde la spécificité et l’originalité de chaque communauté humaine. L’identité est la garantie à la fois de la polyphonie (ou “diversité”) du monde et de la cohérence et de l’homogénéité interne des sociétés. L’identité c’est le socle commun qui permet à des hommes de vivre en bonne intelligence sur un même territoire et qui préserve de l’anomie et de la guerre de tous contre tous.
R. : L’aspect spirituel est primordial dans vos écrits, vivez-vous votre foi dans votre combat politique ?
Zentropa : Pour nous l’engagement politique, l’engagement au service de la Cité et du bien commun, est le prolongement logique de la foi. Celle-ci éclaire et encadre notre combat. Mais nous ne sommes aucunement prosélytes et pensons même qu’il n’y a rien de plus contre-productif que d’agiter sa croix géante ou son méga-marteau de Thor à tous bouts de champs. Que chacun vive sa foi ou sa spiritualité au quotidien, et si celle-ci est haute et sincère, elle rayonnera d’elle-même. Laissons les démonstrations et les imprécations aux pharisiens…
R. : Pour finir, que souhaitez-vous dire à nos lecteurs ?
Zentropa : Déjà les féliciter de lire et de soutenir la presse indépendante et nonconforme. Ensuite les inviter à découvrir notre travail et à ne pas hésiter à y participer ! Demain nous appartient !
Propos recueillis par Monika BERCHVOK dans Rivarol 3010.
Source: Zentropa
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