vendredi 1 octobre 2010

La Turquie bientôt en Europe ?

Quel n’est pas l’embarras de l’Oncle Sam, quand la charnière turque de l’OTAN se brouille avec Israël [1] et se rapproche de l’Iran et la Syrie [2], tandis que ces deux pays se préparent à des agressions américaine et israélienne [3] et que le feu couve au Caucase, où les services secrets anglais et américains ont réveillé les réseaux du terrorisme islamique à leur solde [4] – Zbigniew Brzeziński peut retourner à son établi [5]! Ca fait beaucoup pour le gouvernement sioniste, auquel on a fait comprendre que le soutien de l’Oncle Sam coûtait trop cher à ce dernier [6]… Que faire pour ramener la Turquie dans la sphère d’influence des Etats-Unis, la réconcilier avec Israël et lui faire jouer le rôle peu ragoûtant de Musulman sioniste ?
Aux Etats-Unis, on reproche la volte-face turque aux Européens; d’après l’Oncle Sam, ceux-ci auraient du faire entrer la Turquie dans l’Union Européenne, il y a longtemps [1]. Depuis sa conception américaine [7], cette dernière est aussi prompte à satisfaire les désirs de l’Oncle Sam [8] qu’elle roule à nos dépens pour le Patronat [9] et la Finance [10] – en fait, on a du mal à distinguer les trois [11]! Reste à Sarkozy à convaincre la «droite la plus bête du monde» [12], celle qui «préfère la copie à l’original» parce qu’elle a grandi dans la «société du spectacle» [13]… Ce n’est pas une mince affaire; le cou de la couleuvre est enflé: de quoi a l’air Polichinelle enturbanné pour la circonstance – une alerte au terroriste islamiste [14]! Mais, de cet épouvantail de diversion sociale et justification coloniale [15], le collabo’ de garde à la cure va faire presqu’un bon paroissien; il s’y connaît…
On sait l’atlantisme et le libéralisme économique de Philippe Oswald [16], rédacteur en chef de l’hebdomadaire Famille Chrétienne (FC), courroie de transmission discrète d’une relation contre nature entre la droite financière et les catholiques conservateurs [17]. On sait aussi l’ambigüité atlantiste et libérale envers l’Islam, nouveau faire-valoir de «l’Empire du moindre mal» après la guerre froide mais aussi un marché gigantesque où la religion et les coutumes freinent encore la consommation [18]… Par contraste avec le ton d’ordinaire islamophobe de FC [19], cette ambigüité se manifeste dans un papier inhabituel qui montre un Islam turc bienveillant envers les Chrétiens [20]. Je ne nie pas que cette description soit vraie – juste un peu exagérée, peut-être. Après tout, les relations de la Chrétienté avec l’Islam ne sont pas celles que les grands media de la crétinformation nous racontent [21]… Mais pourquoi suggère-t-on dans ce papier que la Turquie a sa place dans l’Europe, en faisant parler un imbécile et son sophisme de potache – la Turquie fait aujourd’hui partie de l’Europe, puisque Constantinople fut jadis la deuxième Rome?
Parce que les travailleurs roumains font la grève [22]; il est temps d’en trouver d’autres! L’Industrie et la Finance – droite et gauche qui les servent en alternance aux frais des Français depuis Pompidou [23] – ont besoin de toujours plus de travailleurs moins gourmands; de nouveaux marchés aussi. La Turquie s’impose. Pensez donc: une main d’œuvre bon marché et travailleuse, et 70 millions de consommateurs! Mais il y a presse dans la file des employeurs [24]; faut pas traîner… De plus, les universités turques forment des cadres en abondance, à un niveau digne de l’industrie européenne – de ce qui reste à délocaliser, j’entends. Oswald, rempli à la veille de son départ à la retraite [25] de l’esprit d’une charité chrétienne assumée par autrui, voit, dans cette richesse intellectuelle, une rente de situation en puissance pour les retraités [26]. J’y vois le chômage pour vos enfants diplômés, cher lecteur, à moins que votre progéniture soit prête à faire un petit sacrifice pour l’Europe… Enfin, Israël, membre de fait de l’Union européenne [27] mais exempte des charges qui incombent aux pays des goyim* – plus qu’une habitude, un dû – saura serrer les ficelles de la bourse que la Turquie, alors membre de l’Union, ne déliera pas sans faire preuve de bonne volonté…
Mais qu’en pense-t-on en Allemagne, où on fait la pluie et le beau temps en France – en Europe? A en croire le brusque changement de ton chez nos voisins vis-à-vis de la Turquie [28], la diplomatie allemande ne chôme pas, toute ouïe pour les desiderata de l’occupant – les Etats-Unis – et de la victime en titre ad vitam æternam [29] – Israël, préoccupant [30]… Le gouvernement allemand est sensible aussi aux ambitions des capitaines d’une industrie qui prospère quand la monnaie que la France ne frappe plus vend mal le fruit de notre travail [8]. Ah, on est européen ou on l’est pas! Notre foutriquet-en-chef, quant à lui, ne mérite pas l’attention qu’il met à dire le contraire de ce qu’il fait [31] en attendant de se casser comme un pauv’pion [32] et de laisser la place à Dominique Strauss-Kahn. Qu’importe donc ce qu’il en pense; on pense pour lui!
Denis Jaisson
* Le « goy » est un non-juif (un goy, des goyim)


Mecanopolis

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