mercredi 9 mars 2011

Armée suisse: le National pour des nouveaux avions de combat

L'achat de nouveaux avions de combat devrait intervenir avant 2015, estime la majorité bourgeoise du National. Pour ce faire, elle est prête à ouvrir grand le porte-monnaie. Par 95 voix contre 69, la Chambre du peuple a adopté mercredi une motion réclamant un relèvement du plafond des dépenses pour l'armée.

Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. La motion doit permettre au Parlement d'octroyer durant la prochaine législature un crédit pour acquérir les appareils destinés à remplacer la flotte des "Tigers". La droite a réagi ainsi à l'annonce faite en août dernier par le Conseil fédéral d'ajourner sa décision.

Sous la pression d'Ueli Maurer, le gouvernement avait alors fait valoir des soucis financiers. L'achat de 22 nouveaux avions coûterait entre 3,5 et 5 milliards de francs, selon le ministre de la défense. Son département et celui des finances ont été chargés de trouver une solution.

Si la position du Conseil fédéral a ravi la gauche - le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a entretemps retiré son initiative pour un moratoire jusqu'en 2020 sur l'achat d'avions de combat -, elle a fait grincer des dents dans les rangs bourgeois.

Mauvais signal 

De nouveaux avions sont indispensables pour assurer la protection de l'espace aérien suisse, a critiqué Bruno Zuppiger (UDC/ZH) au nom de la commission. Les offres déposées par les constructeurs ne sont valables que jusqu'à fin 2011. Commander une nouvelle évaluation au lieu de libérer les moyens nécessaires coûtera plus cher et serait un mauvais signal, a ajouté Pius Segmüller (PDC/LU).

Ueli Maurer s'est voulu "réaliste". Pour libérer les fonds nécessaires et respecter le frein à l'endettement, il faudrait couper, à court terme, quelque 4 milliards de francs dans les dépenses d'autres départements, a averti le conseiller fédéral.

Fer de lance de l'initiative du GSsA, Josef Lang (Vert/ZG) a brandi la menace d'un référendum. En vain. Si une dépense est nécessaire, il faut savoir délier les cordons de la bourse, a répété M.Zuppiger.


Swissinfo

Aucun commentaire: