vendredi 12 mars 2010

Définition : un "opposant patriote" est un terroriste en gestation

Le dernier livre d'Alain Bauer et François-Bernard Huyghe - "Les terroristes disent toujours ce qu'ils vont faire" - est sorti des Presses Universitaires de France en janvier 2010. Le titre est simpliste mais il s'applique aussi à ses auteurs qui demandent: «Hier, un lecteur attentif aurait sans doute pu prévoir quelles idées déboucheraient sur quelles violences. Regretterons-nous demain de ne pas l'avoir fait maintenant?»

Forcés de reconnaître qu'ils avaient falsifié les rapports de leurs services secrets pour accuser Saddam Hussein de fabriquer des armes de destruction massive, des crapules d'état sortirent alors de leur chapeau le concept de "guerre préventive". Celle-ci n'a de fondement dans le droit international pas plus qu'en droit français. Dans un climat serein de paix civile, le public sait d'instinct que ce concept est arbitraire et dangereux. Il en va autrement de gens traumatisé par un terrorisme importé ou inventé, comme l'a montré Naomi Klein à propos des attentats du 119 et d'autres évènements .

Bauer et Huyghe développent dans leur livre l'application politicarde de ce concept; voici comment ça marche. Ces experts en criminalité proposent de neutraliser le terroriste qui s'ignore, en criminalisant son milieu. Mais comment cerne-t-on le milieu d'un terroriste qui n'en est pas encore un? Il faut ratisser large, pour n'en rater aucun; la "guerre préventive" définira donc le "milieu terroriste" comme celui de l'opposition... Oh pas l'opposition de scène de la fausse gauche libérale, qui regarde ailleurs ou invente une dispute au sommet ou une élection interne quand son silence gêne ses militants. Les gens qui sont visés - les opposants patriotes comme Alain Soral - s'opposent à la dissolution de la souveraineté française dans l'Europe régionale ultralibérale, au retour servile de la France dans l'OTAN, au soutien français à l'impérialisme de l'Oncle Sam, à la politique étrangère pro-israélienne de Sarkozy et sa soumission au CRIF, à la génération de tensions intercommunautaires et la diabolisation islamophobe et cætera. Tout républicains qu'ils soient, ces ennemis du libéralisme atlantiste réclament presque un changement de régime - ajoutez la sortie de l'Union Européenne - puisque notre République a été détournée par le libéralisme de la fausse gauche et celui de la droite molle de sa fin première - liberté, égalité et fraternité. L'accusation "préventive" de "terrorisme potentiel" viendra d'elle-même, quand les fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur auront affublé les opposants patriotes du bonnet de la sédition, à la sortie du cours de "répression préventive" dispensé par Alain Bauer...

Ce dernier est le pédagogue sécuritaire que Nicolas Sarkozy parachuta à la tête de la chaire de criminologie du CNAM, pour lui confier la déformation des forces de l'ordre. Il publie depuis 1999 des livres critiqués par les sociologues qui lui reprochent sa vision catastrophiste de la criminalité, ses statistiques douteuses et son discours politiquement biaisé sur l'insécurité et le terrorisme. Quand il était Grand Maître du Grand Orient, il écrivit avec Michel Barat, Grand Maître de la Grande Loge de France, un article intitulé "Immigration, une chance pour la France" dans le Figaro du 18/10/2002  avant d'analyser en 2010 les confidences anticipées du terroriste en gestation. C'est ainsi que Bauer, spécialiste prolixe de la franc-maçonnerie , applique la dialectique maçonne: tension, conflit, solution. Cette dernière profite à qui impose les conditions de la paix après avoir semé la zizanie: Bauer fait entrer les immigrés le matin et instruit la police et les gendarmes au cours du soir, sur la délinquance et la menace terroriste. Lit-il aussi à ses élèves ses vieilles piges au Figaro et le bilan annuel d'AB-Associates, la société de conseil en sécurité et gestion des crises, dont il est le président-directeur général?

VoxNR.com

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