mardi 30 mars 2010

Europa

Les Blancs ne seront bientôt plus que 7% de la population globale. De ceux là, seuls 5% seront des européens dont une partie significative sera engluée dans un chaos interethnique jamais vu. Il est cependant encore des cervelles de moineaux pour flatter le mythe de “la France seule” que Degrelle raillait déjà en son temps. La France aujourd’hui, le destin l’a voulu, est désormais la puissance qui fait de l’immigration non pas un pis aller ou un moindre mal mais un projet de civilisation en soi. L’universalisme français, qui n’était qu’une lubie d’intellectuels parisiens soutenue par des nostalgiques de Rome et de Napoléon, est devenue aujourd’hui le corpus idéologique qui légitime l’invasion de l’Europe de l’Ouest en son centre. Cette France universelle, église cosmopolite puante qui, de Soral à Rama Yade, de Zemmour à Dupont Aignan, sert de base élémentaire à tout discours politique et dont seuls échappent, c’est leur honneur, les Identitaires. C’est la même logique qui poussa un De Gaulle à jouer la fin de la race blanche pour une victoire du chauvinisme.
Il est des intellectuels français qui avaient saisi cette course à la mort et compris que face à la civilisation cosmopolite issu de Rome la métisse, seul l’enracinement ethnique pouvait faire pièce au libéralisme cosmopolite anglo-saxon et à l’étatisme métisseur latin. Les USA ont repris le flambeau, disputé par des nostalgiques français avec peu de succès. Mais les combats futurs couronneront l’idée européenne ethnique, de facture traditionnelle, contre ces idées dégénérées d’un autre âge. Le fait que les tenants de l’empire cosmopolite anglo-américains soient combattus par le club des aigris et des perdants de la “France seule” ne confère pas à ses derniers plus de légitimité pour autant. Le tricolore, drapeau de la décapitation du Monarque, ne sera jamais que celui du proto-marxisme.
La guerre pour la substance de l’Europe sous entend de rejeter en bloc tous les universalismes. Le gros de New York comme le petit de Paris. Les peuples, c’est à dire les communautés ethniques, priment et de loin le délire de grandeur d’apatrides qui s’habillent du mot de “nationalistes”. Il n’y a pas de nation universelle. Et il n’y en aura jamais.

Lisons Mabire qui nous le dit:
“Mais alors d’où vient l’idée de cette Europe des régions dont nous nous réclamons aujourd’hui ? Absolument pas des partisans de l’unité Européenne de l’Entre-Deux-Guerres, à commencer par le fameux comte Goudenhove-Kalergi, né en 1894 à Tokyo de père Autrichien et de mère Japonaise, et pour qui les Etats-Unis d’Europe de son mouvement paneuropéen, fondé à Vienne en 1922, n’étaient que les Etats alors existants.
La réaction viendra de la base, c’est à dire des militants des “minorités”. C’est au début de l’année 1937 que paraît le premier numéro de la revue Peuples et frontières, consacré, déjà, au Pays Basque péninsulaire, alors que la Guerre d’Espagne faisait rage et que le franquisme, férocement unitaire, était en train de triompher. Qui était l’animateur de Peuples et frontières (qui portait le sous-titre de “revue d’information sur les peuples opprimés d’Europe occidentale”) ? Tout simplement le Breton Yann Fouéré, né en 1910, qui devait par la suite écrire un superbe livre-manifeste L’Europe aux cent drapeaux (1968) et qui vit toujours à Saint-Brieuc, portant allègrement et combativement ses 94 printemps.
Alors que s’affrontaient démocraties et fascismes, nationalismes et internationalismes, droites et gauches, naquit un mouvement précurseur que la Seconde Guerre Mondiale ne pourra que totalement fracasser. Mais les 25 numéros de Peuples et frontières n’avaient pas semé en vain.
Le plus européen des penseurs politiques européens, Pierre Drieu La Rochelle, avait accueilli, il faut le dire, le mouvement Breton de Breiz atao par des sarcasmes de Normand (vieille querelle gauloise du Couesnon) dont on trouve un triste témoignage dans un articulet fielleux de la Nouvelle Revue Française. Pendant la guerre, cependant, Drieu fut le seul à entrevoir l’idée d’une Europe fédérale. Il faut lire à ce sujet deux textes essentiels dans Le Français d’Europe. Le premier fut écrit en 1942 et parut en 1943 dans la revue Deutschland-Frankreich. Il s’intitule France, Angleterre, Allemagne. Le second, encore plus significatif, fut publié dans la NRF, en mars 1943, sous le titre Notes sur la Suisse. On y voit évoqué le mythe d’une Europe en quelque sorte helvétique qui serait celle des peuples et non des nations. Drieu se suicida. Le Français d’Europe fut pilonné et on n’en parla plus.
Cependant l’esprit de Peuples et Frontières, tel qu’il avait été développé jusqu’à la mi-juin 1939, ne pouvait disparaître. On va le retrouver au lendemain de la guerre, dans le cadre de la revue Fédération et surtout du Mouvement européen des régions et minorités, animé par Joseph Martray, l’ancien bras droit de Yann Fouéré, alors “empêché” et exilé en Irlande. Curieux mouvement qui enchanta mes vingt ans. Pour la première fois, on y était intégralement Européen sans renier sa communauté d’origine. On était Européen parce que Breton ou Flamand, Écossais ou Catalan. Je me souviens d’un magnifique congrès à Versailles, ce devait être en 1947 ou 1948. L’amphithéâtre était décoré des blasons de tous les peuples alors “interdits”. De chacun d’eux partait un ruban écarlate rejoignant une vaste couronne de feuillage dominant l’assemblée. Cela avait une allure de solstice des peuples et j’avais passé quelques nuits avec des copains à assurer cette multicolore décoration d’une salle frémissante d’enthousiasme. Un second congrès eut lieu à Leeuwarden, capitale de la Frise occidentale, aux Pays-Bas. j’y étais aussi…”

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