lundi 18 avril 2011

NA d'Ukraine

Question : Dans quelles conditions les nationalistes autonomes ukrainiens sont-ils apparus en Ukraine de l’Ouest ?

Un militant nationaliste autonome ukrainien : Tout a commencé avec la création de la confrérie de L’viv le 15 juillet 2009, lors de la première réunion au cours de laquelle nous avons pris la décision de développer la résistance autonome dans la région de l’Ouest.

À ce moment-là, même les personnes éloignées de la politique ont compris que le pouvoir des soi-disant nationaux-démocrates [la présidence de Viktor Iouchtchenko, N.D.T.] touchait à sa fin et qu’il allait être repris par des ukrainophobes convaincus. Il y avait un risque que l’histoire vieille de six ans se répète, c’est-à-dire l’apparition des différents acteurs « anti-régime » touchant des subsides, les mouvances libérales comme Pora, financées par l’impérialisme américain et les capitalistes locaux de l’ancien pouvoir. Ils se seraient mis à duper et instrumentaliser la jeunesse patriotique en proposant des actions dans le cadre « de la démocratie occidentale et de la tolérance ». La jeunesse aurait marché une fois de plus sur le même râteau et cela aurait abouti à la déception de milliers de patriotes. Nous n’avions pas le droit de rester à l’écart. Et nous ne sommes pas trompés. L’Ukraine avait besoin depuis longtemps de nouvelles tendances révolutionnaires dans la jeunesse. Nous éprouvions le besoin d’une alternative nouvelle, belle, créative et intéressante, une mouvance cultivant un mode de vie sain, posant la problématique nationale, écologique et sociale.

Q. : Quels objectifs pratiques vous fixez-vous ?

U.M.N.A.U. : Créer une communauté, c’est-à-dire une société dans la société, unissant des hommes et des femmes jeunes, camarades, qui sauront faire la différence entre le bien et le mal et deviendront une nouvelle génération de leaders politiques pour mener la lutte pour un meilleur avenir. Un des objectifs principaux de la mouvance consiste en un activisme de propagande pour populariser nos idées dans les masses populaires et attirer de nouveaux membres. À la condition d’avoir une masse critique de membres actifs et le soutien du peuple, nous pourrons prétendre faire la révolution.

Q. : Avez-vous des relations avec des organisations ou des partis politiques ?

U.M.N.A.U. : Notre mouvance ne dépend d’aucune organisation ou parti. Pourtant, il existe des personnes qui nous soutiennent et qui sont membres d’un parti ou d’une organisation.

Nous travaillons avec les gens, non avec les organisations. Nous essayons d’organiser des actions de telle manière que les participants ressentent des émotions positives afin d’avoir le sentiment d’avoir été utiles. Les organisations sont en compétition entre elles. Nos actions sont extra-organisationnelles et permettent donc aux personnes de différentes organisations d’y participer. Nous ne faisons la publicité à aucun parti, nous avons nos propres bannières.

Q. : Les activistes de la résistance autonome de l’Ouest sont connus pour plusieurs actions extraordinaires. L’une d’elles est la marche qui a lieu le 29 janvier dernier à L’viv et a attiré quelques milliers de participants. Parlez, s’il vous plaît, de vos autres actions à nos lecteurs.

U.M.N.A.U. : Vous pouvez lire les informations concernant nos actions sur le site Opir.info ou bien en vous connectant au groupe « Contact » (cf. http://vkontakte.ru/club14858412). La dernière action en date du 29 janvier était très importante pour nous puisqu’elle a nécessité un gros travail de préparation [en hommage au combat héroïque mené par cinq cents cadets de l’armée de la République populaire ukrainienne face aux troupes bolcheviques à Krouty le 29 janvier 1918, cf. http://opir.info/2011/02/07/video-zi-smoloskypnoho-marshu-u-lvovi/ et http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Krouty, N.D.T.]. Elle représente une conclusion de nos efforts de l’année. Il y a un an, nous avons pu réunir à peu près mille personnes et la marche de cette année a montré notre force dans ce domaine. Il s’est avéré que le nombre de participants a doublé. C’est très agréable de voir que les choses avancent.

Q. : En quoi repose le secret de la réussite des nationalistes autonomes ? Comment avez-vous réussi à organiser des actions intéressantes et à attirer un nombre important de participants ?

U.M.N.A.U. : Grâce au travail mené auprès des gens dans les réseaux sociaux et autres sur la Toile, ainsi qu’aux actions de propagande menées dans la rue : collages, distributions régulières de tracts. La situation politique du moment a également joué un rôle important, c’est-à-dire l’occupation du pouvoir par des éléments anti-sociaux et xénophobes, ce qui n’était même pas le cas à l’époque Koutchma [Léonid Koutchma, président de 1994 à 2004, déboulonné par la « Révolution orange », N.D.T.]. Le nouveau pouvoir [celui de Viktor Ianoukovytch depuis 2010, N.D.T.] a constitué une thérapie de choc pour la société. Grâce à cela, les nationalistes ont remporté la majorité dans les trois assemblées locales [les régions de L’viv, Ivano-Frankivsk et Ternopil’ en Ukraine occidentale, N.D.T.]. La société, jusqu’alors passive, a commencé à bouger.

Mais, malgré cela, il ne faut pas oublier l’aspect technique. Il faut poursuivre le travail avec la population et inlassablement trouver de nouvelles thématiques, toujours actuelles. Il faut être réactif par rapport à l’évolution de l’environnement politique et expliquer notre position sur les problèmes du moment. Aujourd’hui, nous bénéficions d’un certain acquis pratique, mais quand nous nous sommes lancés, nous n’avions que quelques articles à disposition : « La résistance autonome » de Bima, « L’histoire des nationalistes autonomes allemands » du camarade Max, ainsi que le site Reaktor.org.ua qui fut le point de départ de la mouvance nationaliste autonome en Ukraine.

Q. : Vous avez organisé une initiative caritative durable intitulée « Cœur sincère » auprès d’un orphelinat. Que pouvez-vous conseiller à ceux qui veulent mettre en place des initiatives semblables ?

U.M.N.A.U. : C’est une affaire qui implique beaucoup de responsabilités. Si vous voulez mener une telle activité, vous devez vous rendre compte de votre responsabilité parce que les enfants s’habituent à vous. Vous devenez pour eux comme des parents adoptifs. Ils s’ouvrent à vous et si vous ne venez plus les voir, vous ne vaudrez pas mieux que les parents biologiques qui les ont abandonnés auparavant. Cela pourrait rendre les enfants encore plus agressifs. Vous ne pouvez pas visiter quelques fois un orphelinat pour abandonner ensuite en disant que vous n’êtes plus disponibles pour ça. Ce n’est qu’une manière de justifier votre propre égoïsme. En réalité, seul un petit nombre de personnes est prêt à mener une activité soutenue sur la durée. Il ne reste que quelques personnes de l’équipe initiale qui a commencé cette action difficile. La quantité s’est transformée en qualité. Les gens qui s’occupent des enfants prennent leur activité  très à cœur.

Q. : En quoi les autonomes diffèrent-ils des organisations et de partis classiques ?

U.M.N.A.U. : En tout ! Dans la structure, le style, le mode de réflexion, la propagande, la manière de travailler avec la population, la politique interne, la manière de préparer les actions. On a adopté le principe du comité de « voix libres », et les membres obtiennent l’autorité au sein de notre organisme selon leur degré d’investissement et les résultats obtenus, et non selon leur tranche d’âge et leur échelon, comme c’est le cas dans les partis ou toute sorte d’organisation.

Ces derniers mènent des actions pour cocher les cases, faire des rapports devant leurs supérieurs, pour des publications dans la presse, tandis que nous menons nos action pour faire une bonne impression sur la population qui s’en rappellera encore longtemps et popularisera ainsi nos idées. Nous n’avons pas un leader parce que nous n’avons pas besoin de lui. La jeunesse a appris à s’auto-organiser. Un de nos camarades a dit que « seuls les Papous  ont besoin d’un maître »  [Vojd en V.O., N.D.T.].

Q. : Votre mouvance compte parmi ses membres, des représentants de subcultures différentes, notamment les supporteurs de foot, des Skinheads, des Punks, des Hardcore, des rappeurs, etc. Quelle importance donnez-vous à ces subcultures et à leur rôle au sein de votre mouvance ?

U.M.N.A.U. : La résistance autonome est une mouvance qui surplombe le niveau subculturel. Le nationalisme social inclut au sein de la nation toutes les personnes professionnellement actives qui sont nationalement conscientes, indépendamment de leur subculture et de leurs choix musicaux. Il faut travailler avec les représentants des subcultures puisqu’un nombre important d’entre eux sont prêts à mener des actions contre le système, parce que la nature des subcultures implique le non-conformisme, avec parfois des aspects anti-matérialistes ou la négation de la société de consommation. Ces jeunes gens deviennent sans problème nos sympathisants, puis nos activistes.

Q. : Nombres de vos actions ont été consacrées à la propagande en faveur d’un mode de vie sain et la défense écologique. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

U.M.N.A.U. : Nous avons organisé une série d’actions écologiques, par exemple le nettoyage du parc Znesinnia, dans lequel on a ramassé assez de déchets pour remplir deux camions  Kamaz ! Il faut savoir que cette zone est sous la responsabilité d’un organisme d’entretien. Nous avons également organisé une série de « Marches de la jeunesse saine ». La dernière action de ce type a eu lieu le 29 janvier quand nous avons participé à l’organisation de compétitions, de combats réalistes intitulés Idou na vy ? Zakhid [d’après le célèbre cri poussé par le prince  ruthène païen Sviatoslav qui a régné de 957 à 972, N.D.T.]. Notre équipe a remporté les quatre premières places. Les tracts thématiques sont distribués régulièrement, le travail éducatif est mené au sein des activistes et on récolte les premiers fruits, à savoir que nous avons de moins en moins de fumeurs et de consommateurs d’alcool. De toutes nos forces, nous cultivons un mode de vie sain, nous aidons à l’organisation de salles de sport. L’année dernière avec l’aide de bonnes volontés, nos gars ont commencé à pratiquer le sport dans une salle gérée par la fédération de boxe. Dans la mouvance des supporters de foot, on trouve beaucoup de nos sympathisants qui pratiquent un mode de vie sain. Bénéficiant d’une autorité certaine auprès des autres supporteurs, ces derniers sont devenus un exemple à suivre. Nous sommes plus que jamais convaincus que dans un corps sain réside un esprit sain.

Q. : Maintenant quelques questions d’ordre idéologique, quel site d’idées consultez-vous le plus souvent ?


U.M.N.A.U. : Primo, c’est la revue Vatra [littéralement, « Le feu qui brûle tout l’été » lors des transhumances des troupeaux des bergers houtsouls dans les Carpates ukrainiennes, N.D.T.] qu’on peut consulter sur le site Vatra.org.ua. Secundo, il y a beaucoup d’informations intéressantes dans la revue Strike sur le site Ntz.org.ua, et enfin, nous avons créé notre propre source d’informations et de documents intitulée Orientyry (www.orientyry.com).

Q. : Vous situez-vous à gauche ou à droite ?

U.M.N.A.U. : En guise de réponse, nous dirons que nous sommes des nationalistes sociaux-révolutionnaires. Cela implique l’union des idées du nationalisme de libération et du socialisme révolutionnaire. Ceci nous suffit pour nous auto-identifier.

Q. : Quand vous parlez du « socialisme », il se trouve que cette notion ne s’inscrit pas dans l’image traditionnelle du « bandériste », le « nationaliste bourgeois » d’Ukraine occidentale qui lutte contre « le pouvoir soviétique ». Comment expliqueriez-vous cela ?

U.M.N.A.U. : Cette image pseudo-patriotique a été créée par la propagande des impérialistes russes, et est actuellement alimentée en Ukraine par les nationalistes bourgeois benêts qui prétendent sans aucun fondement à l’héritage de Bandera. En réalité, l’Ukraine de l’Ouest, et en particulier la Galicie, a une ancienne tradition de nationalisme social, ouvrier et paysan et non celle d’un nationalisme bourgeois. Ce n’est pas par hasard que l’U.P.A. [l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, N.D.T.], composée de paysans, d’ouvriers et de l’intelligentsia des travailleurs, s’est manifestée sous les slogans du combat contre l’exploitation de l’homme par l’homme, pour la propriété sociale, l’égalité sociale et la création de la société sans classes. Dans leurs vecteurs officiels de la propagande, les bandéristes indiquaient les objectifs de leur combat, « pour un vrai socialisme ». Tout un chacun qui se réfère aux sources primaires émanant des bandéristes verra que l’U.P.A. avait mené le combat pour le droit des masses travailleuses contre la bourgeoisie bureaucratique qui a usurpé le pouvoir en Union soviétique. En guise d’exemple, citons l’un des principaux textes  idéologiques contemporains des combats menés par l’U.P.A., intitulé « Qui sont les bandéristes, pour quoi combattent-ils ? ». On y trouvait le passage suivant : « Nous, bandéristes, combattants pour les intérêts des masses travailleuses et non pour les classes exploiteuses, sommes contre le retour des grands propriétaires terriens et des capitalistes en Ukraine. Nous sommes pour la propriété sociale des outils et moyens de production. Nous sommes pour la construction au sein de l’État ukrainien indépendant d’une société sans classes, pour une vraie liquidation de l’exploitation de l’homme par l’homme, pour la victoire de l’idée de la société sans classe parmi tous les peuples. Nous sommes pour la liberté des peuples et de l’Homme ! À bas le système exploiteur et oppresseur ! Vive la lutte nationale, sociale, révolutionnaire et libératrice des peuples opprimés ! Vive la lutte révolutionnaire des masses travailleuses pour la justice et l’égalité sociale pour une vraie société sans classes ! ».

La sœur de Stepan Bandera se rappelle qu’il était « partisan du socialisme ». Voilà l’image du bandéristes qui doit devenir traditionnelle et prévaloir dès aujourd’hui. Et c’est l’image véritable. Au fait, cette année, les nationalistes fêteront à grande échelle, la fête du 1er mai, jour de solidarité et de lutte pour la libération des classes travailleuses en Ukraine de l’Ouest.

Q. : Sur le site Opir.info, vous parlez du sens à donner à la notion de la lutte anticapitaliste pour la construction de la société socialiste, mais vous ne développez pas assez. Il y est question d’une opposition aux bénéfices non productifs, de l’exploitation, d’une idée de la société sans classes, de l’égalité et du partage des bénéfices. Quelle signification donnez-vous à ces notions ?


U.M.N.A.U. : Nous voulons que les gens obtiennent des bénéfices résultant exclusivement de leur activité laborieuse personnelle, sans spéculation et sans exploitation de l’homme par l’homme, ceci impliquant une liquidation du travail salarié. Les bénéfices doivent être partagés entre les travailleurs et non pas appropriés par des personnes privées. La société sans classes signifie l’absence de groupes sociaux, car chacun d’entre eux peut s’approprier le fruit du travail d’un autre, La propriété appartient à la nation et à ses communautés dont les membres ont des possibilités et des droits égaux.

Q. : Revenons sur la question des stéréotypes. Dans la conscience des masses, on trouve encore cette image du bandériste : nationaliste de l’Ukraine de l’Ouest, chauviniste aveuglé par la haine envers les peuples voisins russes et polonais. En se basant sur vos activités, on constate que vous entretenez des relations amicales avec les représentants d’autres pays. Ainsi, on trouve exprimée sur votre site l’idée d’une lutte contre l’impérialisme et pour le droit égal des peuples à leur propre identité. À votre avis, comment peuvent se corréler les notions de nationalisme, d’internationalisme et de cosmopolitisme ?

U.M.N.A.U. : Ce stéréotype est également erroné. De facto, c’est un élément de la guerre cognitive menée contre le nationalisme ukrainien qui, en réalité, était et reste aujourd’hui un nationalisme de libération, anti-impérialiste et anti-chauviniste, et non un nationalisme de domination. Nous essayons de suivre le slogan principal du mouvement bandériste, « Liberté pour le peuple, liberté pour l’homme ». Il ne faut pas lutter contre d’autres peuples, mais contre le chauvinisme et l’impérialisme émanant d’un certain peuple ou de ses représentants. Dans les documents de l’O.U.N.-R. et de l’U.P.A., il est écrit que « les nationalistes ukrainiens ne sont ni chauvinistes, ni impérialistes. Nous apprécions et respectons tous les peuples, y compris les peuples russes et polonais, et recherchons leur amitié et leur coopération. Nous haïssons et combattons seulement les forces impérialistes qui nous oppriment ou veulent nous dominer. Nous sommes pour la réalisation complète des idées de liberté des États nationaux des peuples du monde entier ». Aujourd’hui, la globalisation est l’ennemi principal de tous les peuples. Elle est menée par l’Internationale « dorée » exploiteuse. Seule l’Internationale libératrice comprenant les mouvances révolutionnaires des peuples du monde entier pourra la combattre. En ceci consiste une bonne corrélation du nationalisme et de l’internationaliste excluant le cosmopolitisme lequel nie l’amour pour la patrie et la nation et exprime le désir du globalisme pour la domination mondiale. Pour lui barrer la route, il y a l’identité nationale et la lutte pour l’indépendance.

Q. : Les nationalistes autonomes constituent une mouvance paneuropéenne, votre rhétorique est enrichie par des slogans paneuropéens, dites-nous comment vous comprenez les notions d’Europe et d’Européens ?

U.M.N.A.U. : Nous partageons la conception des trois strates de l’identité. L’Europe est un niveau d’identité supra-national, l’Ukraine en constitue le niveau national et la Galicie (ou bien une autre région), en est la petite patrie. Nous considérons l’Europe comme une notion civilisationnelle, la source principale de la culture humaine. Les Européens représentent une notion ethnico-politique qui englobe tous les peuples européens indigènes. Nous sommes convaincus que l’anéantissement de l’Europe et des Européens constituerait la fin du progrès et entraînerait la mort de l’humanité en général. Nous devons empêcher que cela arrive. Les Ukrainiens représentent une partie de la communauté des peuples européens et doivent jouer leur rôle dans l’entreprise de préservation et de renouvellement de l’Europe, qui doit préserver la diversité ethnique de ses peuples de souche, mais aussi retrouver sa conscience politique commune. Cette dernière permettrait de réaliser la révolution paneuropéenne et mondiale.

Q. : Quel est votre point de vue concernant le régime autoritaire qui se met rapidement en place en Ukraine ? Pourrait-il renforcer la mouvance libératrice et déclencher la révolution ou au contraire étouffer les aspirations des gens pour la liberté ?

U.M.N.A.U. : Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises dans notre propagande qu’une dictature ouvertement terroriste a été restaurée en Ukraine, reposant sur les éléments les plus réactionnaires, ukrainophobes et criminels du capital financier. Cela est triste, mais du pire peut naître le meilleur. Afin de mobiliser le peuple pour une révolution libératrice nationale et sociale, il faut un déclic et une image nette de l’ennemi. Ce dernier, pour le peuple ukrainien, est l’État et la classe oligarchique qui le dirige. Une évolution accélérée de la conscience s’effectue dans de telles conditions, avec un tri sélectif dans la mouvance. Restent les meilleurs qui feront la révolution, partent les boulets qui freinaient le développement de la mouvance et n’étaient pas prêts pour l’action révolutionnaire. Sans doute, la politique anti-nationale et anti-sociale renforce la mouvance libératrice et sélectionne les meilleurs éléments issus des masses populaires destinées à rejoindre notre combat. Ce fut ainsi et ce sera ainsi. Nous devons profiter de la situation.

Q. : Selon vous, par quels moyens se réalisera la révolution nationale et sociale en Ukraine ? Dans quelle mesure pensez-vous une guerre civile possible et est-ce que la mouvance libératrice y est préparée ?

U.M.N.A.U. : Les maidan oranges [littéralement « la place », de maidan nejalenosti, la Place de l’indépendance à Kyiv qui a servi de lieu principal de rassemblement lors des événements de la « Révolution orange » fin 2004, N.D.T.] et les autres rassemblements libéraux de même type ne se reproduiront plus. On l’a compris après les protestations contre le nouveau code fiscal au cours de l’automne dernier. Les changements sérieux sont proches et pourront se réaliser assez rapidement. Ceci est envisagé sérieusement par plusieurs politologues connus. Ils prophétisent qu’une révolte embrayant le pas sur la Tunisie et l’Égypte aura lieu en Ukraine. Nous voulons y croire et nous ferons en sorte que celle-ci débute dès que possible et qu’elle se transforme en révolution. Il n’y a pas de changement qualitatif sans processus douloureux. Pour construire le nouveau, il faut éradiquer l’ancien.

Q. : Que pouvez-vous souhaiter à nos lecteurs ?

U.M.N.A.U. : Ne pas être indifférents, parce que l’indifférence est un crime ! Prenez régulièrement votre pouls !

• Propos recueillis par un journaliste du site Opir et traduit de l’ukrainien par Nataliya Stepanenko et Pascal G. Lassalle.

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