mercredi 18 août 2010

Crime de gouvernement : la « légalisation » des jeux en ligne



Le fonctionnement de l’ahurissement médiatique est désormais bien connu : la nouvelle « information » bouscule la précédente et la projette dans l’abîme de l’oubli collectif à un rythme effréné qui ne laisse presque aucune chance à l’analyse, la réflexion, ou la mise en perspective. Parallèlement, certaines « informations » secondaires sont mises exagérément en lumière pour que leur halo artificiel masque d’autres événements plus fondamentaux et tragiques.

Ainsi, la récente « légalisation » par la France des jeux et paris en ligne est-elle passée quasiment inaperçue, ne soulevant pas même l’écume d’une contestation ou d’une controverse d’ampleur. Le silence poli qui a entouré la décision gouvernementale et parlementaire est ainsi révélatrice de l’étrangeté et finalement de l’insignifiance des prétendus « débats sociétaux » en démocratie : Dans un pays où la question de la légalisation du cannabis (pourtant quasiment acquise dans les faits) suscite un  émoi encore très vif et une surenchère de palabres journalistico-socio-psychologisants, la pilule de la légalisation d’une drogue dure, aux conséquences sociales dramatiques, est avalée avec la plus parfaite indifférence par le zombie lobotomisé qu’est devenu le « citoyen » contemporain dont même les colères et indignations sont téléguidées par l’hydre médiatique et les puissances financières qui la cornaquent.

Surendettement, violences conjugales, dépressions, suicides, désocialisation, comportement compulsif, déni de réel…  les maux engendrés par les jeux d’argent sont pourtant bien connus. Ils frappent avec une particulière vigueur les couches les plus modestes de la population, nourries au rêve absurde et fou d’un « changement de vie » financé par la Française des jeux, pour le plus grand profit des oligarchies du système pour lesquelles il est hautement souhaitable que prolos et petits bourgeois mettent leurs espoirs de « grand soir » dans le grattage de tickets et le cochage de cases chiffrées plutôt que dans l’engagement collectif, politique, associatif  ou syndical.

Ne pendez pas les ordures milliardaires crachant leur luxe obscène et inutile à la face du monde, vous avez 1 chance sur 35 millions d’en devenir une un jour !

Dans ce contexte, légaliser le jeu en ligne revient à renforcer drastiquement cette soumission, cette fragilisation des plus modestes qui assure leur dépendance à l’Etat et à ôter les derniers freins et gardes fous, à commencer par la distance. Aujourd’hui, plus besoin de se rendre au casino ou au bistrot PMU du coin pour claquer son SMIC ou son RMI au profit de la famille Partouche ou Barrière, plus de médiation humaine (toujours susceptible de n’être pas totalement insensible ou abjecte), plus de visibilité sociale de l’acte, c’est dans l’anonymat et l’isolement les plus complets que chacun peut joyeusement se ruiner et creuser sa tombe.
Sur cette nouvelle forme, particulièrement redoutable et perverse, d’aliénation, on attendrait légitimement le discours et la mobilisation des mouvements « libertaires » et « d’extrême gauche » si ceux-ci n’étaient pas désormais exclusivement occupés à fournir le patronat en main d’œuvre déracinée et acculturée via leur activisme pro-immigrationniste et pro-clandestins.

Le gouvernement français vient en tout cas d’offrir officiellement une nouvelle voie de suicide à son peuple. Et tout le monde semble s’en moquer. Il est vrai que la burqa et Ribéry/Zahia ne laissent guère de temps pour s’occuper d’autre chose.

Zentropa

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